Pas de temps à perdre pour Thomas Bach. Arrivé dimanche 15 novembre à l’aéroport Haneda de Tokyo, après un voyage effectué en avion privé depuis la Suisse, le président du CIO a attaqué pied au plancher la première journée de sa visite au Japon. Dès lundi matin, il a rencontré le nouveau Premier ministre de l’archipel, Yoshihide Suga (photo ci-dessus).
Annoncé depuis plusieurs semaines, le voyage de Thomas Bach dans la capitale japonaise n’a rien d’un séjour touristique. Il n’est pas non plus réellement sportif, même si la deuxième journée de la visite, mardi 17 novembre, prévoit une rencontre avec des athlètes japonais, un tour du futur village olympique et un crochet part le Stade National.
A 250 jours de l’ouverture présumée des Jeux d’été, le président du CIO cherche surtout à rassurer. Le mouvement sportif, d’abord, mais aussi le public japonais, dont la défiance à l’égard de l’événement olympique et paralympique grimpe à peu près à la même vitesse que les cas de COVID-19.
Sa visite se veut surtout diplomatique. A l’image d’une première journée, ce lundi, où Thomas Bach enchaîne les rencontres avec les figures les plus reconnaissables des Jeux.
Premier arrêt, donc, le bureau du Premier ministre. Les deux hommes, masqués l’un comme l’autre, ont tenu à peu près le même langage. Yoshihide Suga a répété sa promesse que les Jeux de Tokyo auraient lieu l’an prochain. Il a insisté sur sa « détermination » à accueillir les compétitions. Il a assuré que l’événement apporterait au monde la « preuve que l’humanité a vaincu le virus. »
Thomas Bach, de son côté, a exprimé une nouvelle fois sa conviction que les épreuves pourraient se dérouler l’an prochain en présence de spectateurs. Il l’avait déjà suggéré, sur le même ton empreint de confiance, la semaine passée depuis le siège du CIO à Lausanne, au terme d’une réunion en mode virtuel de la commission exécutive.
Deuxième arrêt : Shinzo Abe. Thomas Bach fait d’une pierre deux coups en rencontrant, en l’espace de quelques heures, l’actuel et l’ancien Premier ministre japonais. Avec le premier, il a évoqué l’avenir. Au second, contraint en septembre dernier de rendre les clefs de son bureau pour des raisons médicales, il remet une distinction du CIO pour sa contribution aux Jeux et au mouvement olympique. Sympa.
La suite de la journée ? Au pas de course. Un échange avec Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo. Puis une réunion avec Yoshiro Mori, le président du comité d’organisation des Jeux, lui aussi ancien Premier ministre. Enfin, pour boucler le programme, une conférence de presse commune avec Yoshiro Mori.
Thomas Bach l’a laissé entendre, sans la moindre réserve, la semaine passée face aux médias : il n’est pas prévu d’évoquer pendant sa visite au Japon, la première depuis la décision de reporter les Jeux, la possibilité d’une annulation de l’événement olympique et paralympique. Le sujet n’est certainement pas exclu des multiples scénarios préparés depuis des mois par le CIO et le comité d’organisation. Mais le moment serait mal choisi pour le placer en tête de la pile.
A Tokyo, cette semaine, Thomas Bach se pose en premier communicant de la cause olympique. Par sa visite au Japon, il espère inspirer confiance et optimisme. Deux mots dont les organisateurs japonais ne peuvent pas se passer, à l’heure où se poursuivent les discussions avec leurs sponsors nationaux pour un prolongement des contrats. A l’heure, également, où débute pour le public japonais le processus de remboursement des billets pour les épreuves olympiques.