Se sont-ils donnés le mot ? En l’espace de quelques heures, mardi 24 novembre, deux des principaux décideurs des Jeux de Tokyo ont exprimé leur confiance et leur optimisme dans la tenue l’an prochain de l’événement olympique. Thomas Bach, le président du CIO, et Yuriko Koike, la gouverneure de la capitale japonaise, ont évoqué les Jeux au futur, en veillant à ne pas laisser le doute se glisser entre leurs propos.
Yuriko Koike l’a fait à l’ancienne. Elle s’est exprimée face aux médias, pendant une quarantaine de minutes, à l’occasion d’une conférence de presse au Club des correspondants étrangers du Japon. Le thème du jour n’était pas exclusivement olympique, mais à moins de 250 jours de l’ouverture ses prévisions quant au déroulement des Jeux ont été les plus commentées.
La gouverneure de Tokyo ne sort pas de son rôle. Elle croit aux Jeux, avec ou sans vaccin. Elle y croit même avec du public dans les stades et les salles. Et elle le dit en toutes circonstances. « Le meilleur scénario… serait que tous les athlètes de tous les pays viennent ici en sécurité et l’esprit tranquille et que les Jeux olympiques puissent, comme les années précédentes, se tenir en présence de tous les spectateurs », a suggéré Yuriko Koike.
L’idéal, en effet. Mais un idéal difficile à imaginer aujourd’hui, dans une capitale japonaise où le nombre de nouveaux cas de COVID-19 a dépassé le rythme de 500 par jour au cours de la semaine passée.
Très en verve, Yuriko Koike ne s’est pas contentée d’afficher sa confiance dans la tenue des Jeux en juillet et août 2021. Elle dessine même pour l’événement olympique un avenir marqué à jamais par l’expérience japonaise. « Après Tokyo, Paris accueillera les Jeux en 2024, puis Los Angeles en 2028. Nous allons créer un nouveau modèle qui profitera au monde de l’après-COVID et je souhaite le transmettre à ces deux villes », a-t-elle avancé.
Cool. Mais il n’est pas certain que les organisateurs parisiens puis californiens aient très envie de s’inspirer d’un « modèle » dont le budget final pourrait se révéler quatre à cinq fois supérieur à sa version initiale.
Prudente, Yuriko Koike n’est pas tombée dans le piège de la confidence face aux questions sur les mesures envisagées par les organisateurs japonais pour lutter l’an prochain contre la pandémie. Mais elle a laissé entendre que les athlètes auront peut-être à renoncer au plaisir des repas pris en commun au buffet de la cafétéria du village. « Nous examinons les mesures individuelles qui devront être mises en place pour organiser les Jeux », a-t-elle confié. Un plateau-repas par personne apporté dans les chambres ? Triste perspective.
Thomas Bach, maintenant. Résolument plus digital que la gouverneure de Tokyo, le président du CIO s’est présenté tout sourire dans une vidéo à l’intention des olympiens. Il s’est adressé aux athlètes, mardi 24 novembre, pour un court message enregistré une semaine plus tôt sur le balcon d’une chambre du village des Jeux de Tokyo.
« Ces moments passés au village olympique seront gravés à jamais dans votre mémoire, a expliqué Thomas Bach après avoir retiré son masque. Et avec les conditions que nos amis japonais offrent ici, l’expérience sera encore plus fantastique. C’est l’endroit où il faudra être dans neuf mois. Je suis très heureux de pouvoir vous accueillir ici dans le village olympique de Tokyo. »
Le président du CIO prédit aux futurs compétiteurs une « expérience unique ». Elle le sera, sans le moindre doute. Unique à tous les égards.