Le bout du tunnel ? Pas encore. Mais le projet d’une candidature du Queensland aux Jeux d’été en 2032 retrouve des couleurs. Renvoyé dans un fond de tiroir pendant près de six mois, en raison de la crise sanitaire, il vient d’être ressorti en pleine lumière. Et, avec lui, la perspective de voir l’Australie retrouver sa place en tête de la course.
Annastacia Palaszcuk, la Première ministre du Queensland, s’est entretenu ce lundi 7 novembre avec John Coates, le président du comité olympique, par ailleurs membre du CIO. A l’évidence, la rencontre a été cordiale. Elle semble même avoir remis la candidature olympique sur les bons rails.
« Nous avons eu des discussions très positives sur la possibilité de futurs Jeux olympiques dans le Queensland en 2032, a expliqué Annastacia Palaszcuk devant les médias au terme de l’entretien. Aujourd’hui, nous avons pu discuter de la possibilité de réunir à nouveau notre groupe de travail sur les Jeux olympiques au début de l’année prochaine afin d’examiner les prochaines étapes que nous devons franchir. Nous allons maintenant envoyer une lettre au président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, pour lui demander de nous tenir au courant des progrès des Jeux olympiques de Tokyo. Il est très important que nous voyions ce qui se passe avec les Jeux olympiques de Tokyo 2020 dans ce monde post-COVID et nous espérons voir apparaître des signes positifs. »
A ce stade du processus, le discours se veut très formel. Dans la réalité, John Coates et les Australiens n’ont pas besoin d’écrire à Thomas Bach pour en connaître un peu plus que la version officielle sur la préparation des Jeux de Tokyo et les chances de l’événement de voir le jour l’été prochain. Le dirigeant australien préside la commission de coordination des Jeux de Tokyo. Il a accompagné Thomas Bach le mois dernier lors de son voyage dans la capitale japonaise, le premier depuis le début de la crise sanitaire.
Au-delà des mots, les Australiens cherchent surtout à envoyer un message clair au mouvement olympique. « Nous sommes toujours là, disent-ils en substance. Notre projet respire encore. » Les autres candidats potentiels (Indonésie, Inde, Corée, Allemagne, Qatar…) sont prévenus.
La réunion de ce lundi entre John Coates et Annastacia Palaszcuk n’avait pas été annoncée. Mais les Australiens avaient envoyé un premier signal le mois dernier depuis le Japon. Présent à Tokyo pour une visite diplomatique en même temps temps que Thomas Bach, le Premier ministre du pays, Scott Morrison, en avait profité pour rencontrer le président du CIO. L’entrevue aurait pu être tenue secrète, mais les deux parties ont choisi de la rendre publique, jusqu’à publier une photo des deux hommes au terme de leur échange.
La suite s’annonce très immédiate. Annastacia Palaszczuk a confié, ce lundi 7 décembre, qu’elle discuterait des modalités de financement de la candidature avec Scott Morrison lors d’une réunion du cabinet prévue vendredi 11 décembre. « Il s’agit d’un partenariat, avec un accord des deux gouvernements pour investir de façon conjointe, a-t-elle expliqué. Je suis heureuse d’avoir ces discussions supplémentaires avec le Premier ministre. »
Toujours selon Annastacia Palaszczuk, le groupe de travail formé par les autorités du Queensland pour plancher sur la candidature se réunira à nouveau en début d’année 2021. Il avait été mis en sommeil au début de la pandémie. La Première ministre a annoncé que le ministre des Sports de l’état, Stirling Hinchliffe, rejoignait le groupe.
John Coates n’en fait pas mystère : le « réveil » de la candidature australienne n’a rien d’un effet d’annonce. « Notre candidature est très solide par rapport au reste du monde, a-t-il assuré face aux médias. Le plus important est le soutien des trois niveaux de gouvernement, sur lequel nous pouvons compter, mais aussi le soutien de la communauté, et le fait que le moment est bien choisi pour sortir de la crise du COVID-19 et relancer notre économie par des créations d’emplois et de la croissance. »
Les Australiens sont de retour. Sans le moindre hasard, ils l’annoncent le jour même où le CIO doit réunir en mode virtuel sa commission exécutive, ce lundi 7 décembre, pour la dernière fois de l’année. Parfait timing.