C’est fait. Enfin. Le COJO Paris 2024 a bouclé son année 2020, jeudi 17 décembre, avec une poignée de jours d’avance. Il l’a fait au terme d’un conseil d’administration, le dernier de l’exercice, très attendu mais finalement sans histoire. Une année 2020 dont les organisateurs assurent, carte et chiffres et l’appui, qu’elle a rendu leur projet olympique et paralympique « plus fort ».
Les sous, d’abord. Certes, le budget a grimpé. La dernière version, approuvée jeudi par le conseil d’administration, affiche une hausse de 2,5 %, à 3,903 milliards d’euros. L’augmentation est notamment le résultat d’une réévaluation des dépenses de sécurité (295 millions d’euros contre 200 dans le budget initial), et d’un surcoût du futur siège du COJO (les équipes en prendront possession à la fin du mois prochain).
En ces temps de crise, la moindre poussée de fièvre est jugée alarmante, au COJO Paris 2024 comme ailleurs. Mais Tony Estanguet l’a expliqué : les dépenses en plus sont compensées par les recettes supplémentaires. La subvention du CIO, calquée sur les recettes du programme de marketing TOP, sera augmentée de 71 millions d’euros. La nouvelle carte des sites, avec le déplacement du rugby à 7 au Stade de France et du handball au stade Pierre-Mauroy de Lille, permet de revoir à la hausse les revenus de la billetterie.
Les sous, toujours. En apparence, le COJO semble peiner à embarquer les sponsors dans l’aventure. Selon le COJO, la réalité serait pourtant très encourageante, voire historique. Les organisateurs ont déjà sécurisé plus de 500 millions d’euros de marketing (502 M€), soit 46 % de son objectif. « A quatre ans des Jeux, le résultat est très prometteur, avance Tony Estanguet. Aucun événement sportif n’a réussi à atteindre une telle somme en France. »
Les sous, enfin. Tony Estanguet l’a précisé à la sortie du conseil d’administration : le budget désormais validé sera envoyé « au plus tard le 20 décembre » à la Cour des Comptes. Dans un premier pré-rapport, ses membres avaient tiqué sur quelques chapitres. Reste attendre les premiers mois de l’année prochaine pour savoir si cette nouvelle version aura calmé leurs inquiétudes.
Les sites, maintenant. La nouvelle carte proposée au conseil d’administration a été validée. Le contraire aurait été surprenant. Le tournoi de handball est confirmé dans les Hauts-de-France, au stade Pierre-Mauroy. La famille du handball n’a pas caché, ces dernières semaines, ne pas beaucoup apprécier la perspective de vivre les Jeux à quelques 200 km du coeur de l’événement. Elle devra s’y résoudre.
Une question restait en suspens : le choix des villes-hôtes du tournoi de football. Après un long processus de sélection, le COJO a écarté Toulouse. Les matches se disputeront donc entre Lyon, Saint-Etienne, Marseille, Nice, Nantes, Bordeaux et Paris (Parc des Princes). « Les critères n’étaient pas seulement techniques et sportifs, a précisé Tony Estanguet. Nous avons aussi tenu compte de l’engagement de la population et les perspectives de célébration en ville. » Trop marquée rugby, la Ville Rose ? Le choix des sept villes-hôtes devra encore être confirmé en mars prochain par le comité exécutif de la FIFA. « Une formalité », selon le président du COJO.
L’engagement, enfin. En Seine-Sant-Denis, la résistance s’organise et les anti-Jeux multiplient les appels à la mobilisation. Mais Tony Estanguet se veut rassurant : les Français veulent les Jeux à Paris en 2024. Un sondage réalisé cette semaine auprès d’un échantillon de 2.017 personnes âgées de 15 ans et plus se révèle sans nuance : 84 % des Français se disent favorables à l’organisation de l’événement. Le camp des « ultras » – les sondés se déclarant « tout à fait favorables » – aurait même gagné 3 points par rapport au dernier sondage, réalisé en juillet 2020.
Toujours au chapitre engagement, l’opération « Terre de Jeux » recense aujourd’hui plus de 1.300 communes, 90 départements et 11 régions. « Nous venons de labelliser 14 nouveaux départements« , explique Tony Estanguet.
Le « Club Paris 2024 », lancé en juillet dernier pour rassembler les Français autour du projet olympique, a dépassé la barre des 100.000 membres. Pas mal. « Mais nous avons toujours dit que nous voulions capitaliser sur les Jeux de Tokyo pour aller encore plus loin sur cette opération », nuance Tony Estanguet.
Les cérémonies ? Au Stade de France, ou ailleurs dans Paris ? « Nous avons prévu de travailler sur le concept de la célébration, dont les cérémonies, mais aussi le relais de la flamme, au cours de l’année 2021, répond Tony Estanguet. A ce jour, l’ouverture et la clôture sont prévues au Stade de France. Il n’a pas été décidé de changer. Mais tout est envisageable. » Patience.