Le CIO le répète sur tous les tons depuis des mois : il n’est pas question de sacrifier « l’expérience des athlètes » l’été prochain aux Jeux de Tokyo. L’intention est louable. Mais pour près d’une moitié des futurs olympiens, il manquera une pièce maîtresse à l’expérience olympique.
Selon le quotidien japonais Yomiuri, le CIO aurait déjà fait ses comptes. Et découvert, au terme d’une équation posée avec les organisateurs japonais, que seulement 6.000 athlètes participeront vendredi 23 juillet 2021 à la cérémonie d’ouverture des Jeux de Tokyo, sur les 10.500 participants attendus au rendez-vous olympique. En cause, les mesures sanitaires préparées à Tokyo et Lausanne pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Le CIO et le comité d’organisation l’ont déjà annoncé : le séjour des athlètes au village olympique sera très réduit. Les compétiteurs seront autorisés à prendre possession de leurs chambres seulement cinq jours avant leur entrée en compétition. Ils devront ensuite en repartir au plus tard le surlendemain de la fin de leurs épreuves.
Avec un tel plan sanitaire, le village olympique n’affichera jamais complet. Il a été construit et aménagé pour héberger environ 18.000 personnes, entre les athlètes, leur encadrement et les officiels. Mais la pandémie mondiale a bouleversé la donne. Il apparait désormais surdimensionné.
En contraignant les délégations à faire entrer leurs athlètes par vagues successives, le CIO réduit mécaniquement la taille du défilé des olympiens à la cérémonie d’ouverture. Les représentants de la majorité des sports de la seconde semaine des Jeux en seront absents. L’athlétisme, notamment, pourrait être exclu d’une soirée où il a régulièrement fourni son lot de portes-drapeaux.
Les mêmes causes produisant des effets identiques, la cérémonie de clôture s’annonce elle aussi en format réduit. Elle concernera seulement les athlètes engagés dans les sports et les disciplines de la deuxième semaine, voire de la fin des Jeux.
Certes, il n’est pas interdit aux délégations étrangères d’autoriser leurs athlètes à rester à Tokyo après avoir rendu les clefs de leurs chambres au village. Mais leur hébergement à l’hôtel serait alors à la charge de leur comité national olympique, voire de leur fédération sportive, les organisateurs des Jeux de Tokyo assurant seulement le gîte et le couvert sur le site officiel. Dans la situation économique actuelle du mouvement olympique, une telle dépense semble difficile à assumer pour l’immense majorité des pays.
Depuis la décision du report, les organisateurs japonais ont répété maintes fois que la cérémonie d’ouverture ne pourrait pas ignorer le contexte sanitaire. Ils ont même changé récemment l’équipe en charge de la soirée, avec la volonté assumée de lui donner une autre tonalité, plus en phase avec le monde d’après.
Mais pour près d’un athlète sur deux, le défilé des délégations se vivra loin de l’action. A distance. A la télévision.