Giovanni Malago peut bomber le torse et crier victoire. Le comité olympique italien (CONI), dont il assure la présidence depuis presque huit ans, ne sera pas renvoyé de la classe. Et l’Italie ne rejoindra pas la Russie parmi les punis des Jeux de Tokyo.
Par un miracle politique dont seule l’Italie semble capable, le gouvernement de Giuseppe Conte a pu écarter la menace d’une suspension du mouvement olympique, brandie depuis deux ans par le CIO en raison d’une ingérence des autorités dans le fonctionnement du CONI.
Un décret de la dernière heure a été signé mardi 26 janvier, à moins de 24 heures d’une réunion de la commission exécutive du CIO où devait être évoquée la question italienne. Evoquée et sans doute tranchée, Thomas Bach n’ayant pas caché son impatience, voire son agacement, face au refus du gouvernement italien de se conformer à la Charte olympique.
Le décret en question a pour effet de redonner au CONI ses prérogatives passées, notamment la gestion et la distribution des subventions aux fédérations sportives nationales. Elles avaient glissé dans le camp d’une nouvelle entité, Sport e Salute, créée à la fin de l’année 2018 et placée sous l’autorité de l’Etat.
Le coup est passé près. Faute d’un comité national olympique conforme aux règles de la Charte olympique, l’Italie risquait de voir son nom rayé des Jeux de Tokyo. Sa délégation aurait été contrainte de défiler sous le drapeau olympique. L’hymne italien aurait été absent des cérémonies de remise des médailles. Les athlètes auraient dû concourir sous couleurs et statut de neutralité.
L’agence ANSA rapporte que Giovanni Malagò a informé lui-même le CIO de la bonne nouvelle. Il a appelé Thomas Bach pour lui annoncer, en substance, que le décret était signé et que l’autonomie du CONI était rétablie.
« J’en suis très heureux », aurait répondu Thomas Bach, pas mécontent de pouvoir rayer la question italienne de l’ordre du jour d’une réunion de la commission exécutive du CIO désormais débarrassée d’une épine dans le pied.
Le coup est passé près, mais le gouvernement italien ne semblait pas plus préoccupé que cela par l’imminence d’une sanction. Le ministre des Sports, Vincenzo Spadafora, a assuré à ANSA que le CIO n’aurait jamais été jusqu’à exclure le pays des Jeux de Tokyo.
« Il était peu probable que l’Italie soit aussi lourdement pénalisée, étant donné la longue et glorieuse histoire sportive et démocratique de notre pays, a-t-il prétendu après la signature du décret. Mais la décision d’aujourd’hui élimine tout doute et résout le problème de l’indépendance du CONI. »
Il reste maintenant au Parlement italien à transformer le décret gouvernemental en un texte de loi. Une formalité.
L’histoire retiendra que le désormais ex Premier ministre, Giuseppe Conte, a sauvé l’avenir à court terme du mouvement olympique italien avant de fermer ses cartons. Il a démissionné plus tard dans la journée.