Thomas Bach n’aime pas les rumeurs. On peut le comprendre. A moins de six mois des Jeux de Tokyo, elles se font désormais presque quotidiennes pour annoncer l’annulation de l’événement olympique et paralympique. Le président du CIO les entend. Mais, de son propre aveu, il ne les écoute pas.
Thomas Bach l’a encore martelé mercredi 27 janvier, à l’occasion d’une conférence de presse en ligne organisée après la réunion de la commission exécutive du CIO : les Jeux de Tokyo se dérouleront bien aux dates prévues, du 23 juillet au 8 août 2021. Ils ne seront ni reportés ni annulés, et encore moins déplacés dans un autre endroit du monde.
« Nous ne perdons pas notre temps en spéculation, a insisté le dirigeant allemand pour couper court aux questions sur les rumeurs d’une annulation. Nous sommes pleinement concentrés et engagés sur l’organisation réussie des Jeux de Tokyo. Notre mission est d’organiser les Jeux, pas de les annuler. Notre rôle est de faire en sorte que le rêve des athlètes devienne une réalité. Nous demandons juste de la patience, de la compréhension. C’est le message principal. »
Patience, donc. A moins de six mois de l’ouverture, le temps presse. Le CIO le sait. Les Japonais en ont certainement encore plus conscience. Mais Thomas Bach ne s’en cache pas : les questions restent encore plus nombreuses que les réponses.
En tête de la pile, le public sur les sites de compétition. Longtemps écartée, à Lausanne comme à Tokyo, l’option du huis clos est aujourd’hui envisagée. « Cela, je ne peux pas vous le dire », a répondu Thomas Bach à une question sur la présence ou non des spectateurs aux Jeux de Tokyo.
Mais le président du CIO a insisté : « Tout le monde voudrait avoir des stades pleins et des foules en liesse. Mais une organisation sûre est la première priorité. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour organiser des Jeux sûrs. »
Le choix des mots n’est pas anodin. Sans l’exprimer réellement, Thomas Bach ouvre la porte à un possible huis clos, le premier de l’histoire des Jeux. Rien n’est encore décidé, la question devrait être tranchée au plus tard à la fin du mois de mars. Mais le scénario de stades vides est désormais bien posé sur la table.
La vaccination ? Même flou. Thomas Bach a reconnu mercredi 27 janvier qu’elle comptait parmi les mesures sanitaires à mettre en place, la fameuse « boite à outils » évoquée à maintes reprises au cours des derniers mois par le dirigeant allemand. Mais il a rappelé qu’elle ne serait ni une solution miracle ni une obligation.
« Nous encourageons chacun à se faire vacciner pour soi, et par solidarité avec les Japonais et avec l’ensemble des participants. Mais les athlètes ne doivent pas passer avant les autres personnes », a expliqué Thomas Bach, précisant que le CIO avait demandé aux 206 comités nationaux olympiques de contacter leurs gouvernements pour mettre en place une procédure de vaccination respectueuse de l’éthique et des règles en vigueur.
« Personne, même la communauté scientifique, ne peut prédire la situation sanitaire dans les 206 pays qui participeront aux Jeux olympiques et paralympiques entre juillet et septembre », plaide Thomas Bach.
En attendant un horizon moins incertain, le CIO publiera au début du mois de février, sans doute dès la fin de la semaine prochaine, un guide regroupant les directives décidées à Lausanne et Tokyo pour la participation aux Jeux de Tokyo. Elles détailleront notamment les règles d’entrée au Japon et les mesures envisagées pour limiter les risques de propagation du virus.