La série continue. Après les fédérations internationales, les officiels techniques et les médias, c’est au tour des athlètes de découvrir à quoi ressembleront leurs Jeux, l’été prochain, à Tokyo. Comme pour les autres catégories de participants, l’événement olympique et paralympique ressemblera à un « champ de contraintes », selon les termes de Christophe Dubi, le directeur des Jeux au CIO. La liberté de circulation y sera surveillée. Les écarts de conduite interdits, même parfois sanctionnés.
Fidèle à ses promesses, le comité organisateur a publié son manuel pratique (playbook) pour les athlètes le mardi 9 février. Le troisième volume d’une série de quatre. Les deux premiers, destinés respectivement aux fédérations internationales et aux responsables techniques, puis aux représentants des médias, avaient défini les principales règles du protocole sanitaire préparé pour les Jeux de Tokyo. Le document de 33 pages sur les athlètes ne s’en écarte pas.
Les organisateurs japonais le précisent en préambule : « Si vous avez déjà participé aux Jeux, cette expérience sera différente à plusieurs égards. Pour tous les participants, les conditions et les contraintes nécessiteront flexibilité et compréhension ».
En détail, le manuel pratique pour les athlètes ne réserve aucune mauvaise surprise. Mais elle n’offre pas non plus la moindre exception à un code de conduite général strict et rigoureux. Les 10.500 concurrents devraient a priori bénéficier des meilleures conditions pour s’exprimer sur le terrain. Mais le reste, la sacro-sainte « expérience olympique », s’annonce peu mémorable, voire dépourvue du moindre charme.
Comme annoncé par le CIO, la vaccination ne sera pas obligatoire. Recommandé, bien sûr, mais sans être une condition préalable à l’accréditation. Les athlètes n’auront pas non plus à subir une période d’isolement à leur arrivée au Japon.
Autre point important : les délégations pourront visiter leurs sites d’entraînement dans tout le Japon avant de se rendre au village olympique. Mais leurs déplacements devront être soigneusement enregistrés à l’avance. L’utilisation des transports publics sera soumise à autorisation.
Un test de dépistage négatif du coronavirus effectué au plus tard 72 heures avant le voyage sera nécessaire pour entrer dans le pays. Un autre contrôle sera effectué à l’arrivée à l’aéroport. Une fois sur place, les athlètes seront testés au moins une fois tous les quatre jours. Cette contrainte s’appliquera aux résidents du village olympique, mais aussi à ceux qui auront choisi l’option d’un séjour à l’hôtel.
En cas de test positif, il sera interdit à un athlète d’entrer sur le site de la compétition. Il pourra être exclu de son événement si le contrôle est effectué pendant les Jeux.
La prise de température sera généralisée à l’entrée de tous les sites olympiques. Si le thermomètre indique plus de 37,5 degrés à deux reprises, l’athlète ne pourra pas accéder au site.
Le port d’un masque sera fortement recommandé, sur tout le périmètre olympique. Mais, bonne nouvelle, les athlètes pourront l’enlever pour manger, dormir, participer à la compétition ou dans des espaces extérieurs, mais sous réserve de respecter la distanciation sociale.
Le guide pratique l’énonce en toutes lettres : les participants devront « éviter toute forme de contact physique inutile ». Aux oubliettes, donc, les accolades, les tapes dans le dos ou dans les mains. Mais, bizarrement, le comité d’organisation a confié à l’AFP qu’il prévoyait toujours de distribuer environ 150.000 préservatifs dans le village. Il n’a pas été précisé si leur utilisation entrerait, ou non, dans le cadre des « contacts physiques inutiles ». Mystère.
Enfin, les athlètes ne seront pas autorisés à se rendre dans les « zones touristiques, les magasins, les restaurants ou les bars ». Ils ne verront de la capitale japonaise que son côté le moins japonais, à savoir le périmètre olympique. Triste mais inévitable.