Les ennuis continuent pour les organisateurs des Jeux de Tokyo 2020. Après l’affaire Yoshiro Mori, et la défiance croissante de l’opinion publique et du monde économique, une nouvelle menace pèse sur la préparation de l’événement. Elle concerne le parcours de la flamme olympique.
Le gouverneur de l’une des 47 préfectures du Japon censées accueillir le relais du flambeau, Shimane, a annoncé sa volonté de retirer ses billes. Tatsuya Maruyama a confié aux médias japonais, ce mercredi 17 février, qu’il envisageait très sérieusement d’annuler le passage de la flamme dans sa préfecture.
Le gouverneur a justifié sa menace par son « insatisfaction face aux mesures prises par le gouvernement central et l’agglomération de Tokyo pour prévenir la propagation du coronavirus ». Il a précisé qu’il pourrait décider formellement de se retirer du parcours de la flamme dès mercredi prochain, après une réunion de son comité de planification consacrée à l’événement.
Le parcours de la flamme olympique doit toujours débuter le 25 mars dans la préfecture de Fukushima, avec un coup d’envoi au centre d’entraînement de football du J-Village, l’un des lieux les plus touchés par le tsunami et la catastrophe nucléaire du mois de mars 2011. Le flambeau est censé traverser la préfecture de Shimane au mois de mai.
Le comité d’organisation a assuré en décembre que la flamme olympique emprunterait son parcours initial, tracé avant le report des Jeux, pour passer par 859 municipalités dans les 47 préfectures de l’archipel.
Effet d’annonce, la menace du gouverneur de Shimane ? Possible. Tatsuya Maruyama n’en est pas à sa première offensive. Au début du mois, il a estimé en conférence de presse que les gouvernements central et métropolitain de Tokyo n’étaient « pas qualifiés » pour accueillir les Jeux. Il a même prévenu qu’il s’opposerait à l’organisation des grands événements sportifs au Japon si leur approche de la pandémie ne s’améliorait pas.
Selon les médias japonais, sa dernière sortie médiatique aurait surtout pour objectif d’accroître la pression sur les autorités du pays et de Tokyo pour renforcer les mesures sanitaires, au moment où le Japon débute enfin sa campagne de vaccination.
Il n’empêche, la perspective d’un relais de la flamme contraint de revoir son parcours initial constitue un casse-tête supplémentaire pour un comité d’organisation abandonné depuis la semaine passée par son président depuis plus de six ans, Yoshiro Mori.
Selon les analystes, la position de Tatsuya Maruyama serait surtout le reflet d’un climat de défiance de la population à l’égard des Jeux de Tokyo. Un récent sondage mené par l’agence Kyodo News a révélé que 80 % des Japonais souhaitaient une annulation ou un nouveau report de l’événement. Une autre enquête d’opinion, encore plus récente, affiche une même tendance parmi les entreprises, avec une majorité (56 %) se dégageant en faveur de ces deux mêmes scénarios.