Patience. Le CIO l’a confié mercredi 24 février par la voix de son directeur des Jeux olympiques, Christophe Dubi : la décision d’autoriser, ou pas, la présence des spectateurs aux Jeux de Tokyo ne sera pas prise avant le mois d’avril. Sans doute faudra-t-il même attendre la fin de ce mois, soit plus ou moins à 100 jours de l’ouverture.
Quelques semaines plus tôt, les organisateurs japonais s’étaient laissés aller à suggérer une prise de décision plus précoce. Avant sa démission du poste de président, Yoshiro Mori avait suggéré que la question pourrait être tranchée au mois de mars, avant le début du printemps.
Mais face à l’incertitude de l’évolution de la pandémie, le CIO semble vouloir se donner du temps. Le plus de temps possible. Christophe Dubi a expliqué, à l’occasion d’un point presse en ligne, que la décision devrait être prise « aussi tard que possible, mais aussi tôt que nécessaire. »
Le directeur des Jeux au CIO l’a précisé : « Vers la fin du mois d’avril, ce serait le bon moment. » Dans la foulée, Christophe Dubi a laissé entendre que la décision de la présence du public pourrait ne pas être la même pour les résidents japonais et pour les spectateurs venus de l’étranger.
Le CIO et le comité d’organisation n’ont pas écarté le scénario d’épreuves olympiques organisées avec pour seuls spectateurs les Japonais et les étrangers résidant dans l’archipel. Pertinent sur le plan sanitaire, mais discutable au niveau sportif. Ils n’ont pas non plus exclu de décider d’abord pour les Japonais, puis d’attendre avant de se pencher sur le cas des étrangers.
« Pour les spectateurs venant de l’étranger, nous avons tout un ensemble de contraintes, alors que pour les spectateurs locaux, la logique est différente, a expliqué Christophe Dubi. Nous pourrions avoir à prendre une décision en deux étapes ».
Autre nouvelle en provenance de Tokyo : le relais de la flamme sera lancé comme prévu le 25 mars, avec une ligne de départ tracée au J-Village dans la préfecture de Fukushima, mais les spectateurs ne seront pas libres de leurs mouvements.
Les organisateurs japonais ont dévoilé leur plan COVID pour le parcours du flambeau. Il prévoit d’autoriser le public, mais avec masque obligatoire, sans pouvoir encourager les relayeurs de la voix, et en réservant le bord de la route aux habitants de la ville ou du quartier.
La présence des spectateurs sur certains points du parcours se fera uniquement sur réservation. Et les détails concernant les porteurs de la flamme ne seront communiqués qu’au dernier moment, afin d’éviter un phénomène de foule le long d’un tronçon impliquant une célébrité.
Les organisateurs japonais le précisent dans leurs directives, dévoilées ce jeudi 25 février : le parcours de la flamme pourra être temporairement suspendu si l’affluence se révélait trop dense sur certaines zones du parcours. Ils recommandent aux Japonais de suivre plutôt la progression de la flamme sur Internet, le relais devant être diffusé dans sa totalité en direct et en streaming.
Les relayeurs pourront courir sans masque, mais sous réserve de maintenir entre eux une distanciation sociale. Ils devront tenir à jour un dossier médical précis, au cours des deux semaines précédant leur participation, et sont priés d’éviter les activités à risque, notamment les sorties au restaurant et dans les lieux très fréquentés.
Enfin, toujours au rayon des nouvelles venues du Japon, la surprenante déclaration de Taro Kono, le ministre chargé du programme de vaccination contre le COVID-19. Interrogé sur le processus et le calendrier de la campagne, il a répondu que les Jeux de Tokyo ne faisaient « pas du tout » partie de la planification mise en place par son ministère.