— Publié le 5 mars 2021

Pour les Jeux de Tokyo, l’hospitalité pose question

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Jeux ou pas Jeux ? Avec ou sans spectateurs ? Dans quel contexte sanitaire ? A 140 jours de l’ouverture des Jeux de Tokyo, les interrogations questions restent nombreuses. Mais les réponses précises tardent encore à venir.

Parmi les multiples sujets toujours au conditionnel, la question des clubs ou maisons d’hospitalité des comités nationaux olympiques dans la capitale japonaise. Avant le début de la pandémie et le report de l’événement, les dossiers étaient pour la plupart bouclés, les réservations faites, les modalités d’accueil établies.

Mais les mesures sanitaires envisagées par les organisateurs japonais ont bousculé les plans. Difficile, en effet, d’imaginer une organisation « normale » avec les restrictions de déplacements prévues dans les guides pratiques récemment publiés par Tokyo 2020.

Les athlètes, notamment, se verront interdire l’accès aux transports publics. Il ne leur sera pas possible de quitter le périmètre olympique. Seul ennui : les clubs et maisons d’hospitalité des comités nationaux olympiques les plus fortunés ne se situent pas dans ce périmètre officiel.

FrancsJeux a sollicité quatre des pays ayant prévu un lieu de rencontre à leurs couleurs aux Jeux de Tokyo. A ce jour, aucun n’a prévu de renoncer à son projet. Mais l’organisation de leur club ou maison d’hospitalité reste enveloppée d’un épais brouillard.

CANADA

Le comité olympique canadien (COC) reste très vague sur ses intentions. Il n’évoque pas la perspective de rayer de la carte son habituelle Maison olympique du Canada, très remarquée cinq ans plus tôt aux Jeux de Rio 2016 (photo ci-dessus). Mais sa position officielle, à 140 jours de l’ouverture, reste très incertaine.

« Le Comité olympique canadien accorde la priorité à la santé et à la sécurité de l’équipe canadienne aux Jeux de Tokyo, a précisé l’instance à FrancsJeux. Le CIO et le comité d’organisation de Tokyo 2020 ont publié des guides pratiques pour assurer la sécurité et le succès des Jeux, qui insistent sur la nécessité de réduire au maximum les interactions physiques et de limiter autant que possible les déplacements des participants. C’est pourquoi nous réfléchissons à la manière dont nous pouvons modifier nos plans opérationnels pour respecter ces principes. »

FRANCE

Initialement prévu dans un bâtiment de la chaîne Fuji TV, le Club France sera finalement installé au Tokyo International Exchange Center (TIEC), non loin du village des athlètes. Il est financé par le Comité olympique français (CNOSF).

A 140 jours de l’ouverture, le CNOSF « travaille toujours sur le périmètre et la configuration du Club France, notamment en fonction des règles déjà émises par le CIO, le TOCOG et les  autorités japonaises, ainsi que celles à venir, nous a-t-on précisé. Le CNOSF s’alignera sur les protocoles sanitaires qui sont et seront édictés par ces autorités. En fonction des éléments connus à ce jour, ce Club France n’accueillera pas le grand public, contrairement à Londres et Rio, et il est pour l’instant configuré pour être un lieu de travail pour les équipes du CNOSF, les institutionnels et les médias. »

Les athlètes ne sont pas mentionnés. Ils ont pourtant l’habitude de se rendre au Club France pour rencontrer les médias et fêter les médailles.

ITALIE

Le comité olympique italien (CONI) l’a confirmé à FrancsJeux : la Casa Italia sera bien installée à Tokyo. Mais ses « modalités d’accès seront décidées dans quelques mois ». Au dernier moment, donc. Avec une mise à jour du dossier vers la fin du mois d’avril.

A ce jour, les Italiens envisagent de faire venir les athlètes à la Casa Italia. Le CONI explique avoir pu organiser un club équivalent, mais en modèle plus réduit, aux récents Mondiaux de ski alpin à Cortina d’Ampezzo. « Tout s’est bien passé, avec les athlètes dans une bulle sanitaire, supervisés par un COVID manager », précise le CONI.

SUISSE

Même son de cloche. La Maison suisse à Tokyo reste d’actualité. « Comme à chaque fois, nous avons adopté le concept au pays hôte, en tenant compte des intérêts du public, des connaissances de notre pays et de la culture locale, explique Présence Suisse, l’agence de communication officielle de la Suisse à l’étranger, en charge du projet. Comme pour toutes les activités humaines actuellement, le COVID nous oblige à adopter des mesures sanitaires et à suivre l’évolution de la situation et des mesures décidées par les autorités. »

Les athlètes ? En Suisse comme un peu partout ailleurs, la réponse se veut très vague. « La question de la présence des athlètes et des restrictions ne dépend pas de nous et nous ne nous exprimons pas à ce sujet », abrège Présence Suisse.