Un Loukachenko peut en cacher un autre en Biélorussie. Mais le CIO ne s’y trompe pas. Réunie lundi 8 mars en visioconférence, à l’avant-veille de la 137ème session (10 au 12 mars), la commission exécutive a refusé de reconnaître l’élection de Viktor (photo ci-dessus, à droite), fils du chef de l’Etat Alexandre Loukachenko (à gauche sur la photo), à la présidence du comité national olympique.
En décembre dernier, l’instance olympique s’était décidée à piocher dans son tiroir à sanctions pour répondre aux accusations de discrimination des athlètes biélorusses par le régime au pouvoir. Elle avait suspendu Alexandre Loukachenko, président du comité national olympique depuis plus de 20 ans. Une suspension assortie de l’interdiction d’assister en qualité d’officiel aux Jeux de Tokyo.
Qu’à cela ne tienne. Dans un pays où la gouvernance est perçue comme un bien familial, Alexandre Loukachenko a abandonné son bureau de président du comité national olympique… au profit de son fils. Viktor, le fiston en question, par ailleurs chargé des questions de sécurité national pour son illustre père, a été élu le 26 février. Il occupait jusque-là le poste de vice-président.
Seul ennui, mais de taille : Viktor Loukachenko était lui aussi suspendu par le CIO, depuis le mois de décembre dernier, pour les mêmes raisons que son paternel. Et avec les mêmes conséquences. Pour la commission exécutive de l’instance olympique, son élection n’est donc pas valable. Précision : Viktor Loukachenko est également interdit d’entrée dans les pays de l’Union européenne.
Lundi 8 mars, le CIO s’est dit « extrêmement déçu » par l’attitude du comité olympique biélorusse, coupable à ses yeux de ne pas avoir « protégé comme il se devait les athlètes contre la discrimination politique au sein du CNO, de leurs fédérations membres ou du mouvement sportif ».
Pas question, donc, de lever les sanctions. Les deux Loukachenko, père et fils, restent donc suspendus. Le paiement des subventions au comité national olympique est toujours gelé.
Le CIO a également annoncé ne pas reconnaître non plus l’élection de Dmitry Baskov comme membre du conseil exécutif du CNO. Actuel président de la Fédération biélorusse de hockey sur glace, il avait lui aussi été suspendu en décembre dernier. Son nom est cité dans la mort d’un militant d’opposition.
En revanche, le CIO se montre plus clément à l’égard du comité national olympique. Malgré la mise à l’écart de ses principaux dirigeants, il lui conserve sa place dans le mouvement. Une décision tout sauf anecdotique, puisqu’elle assure aux athlètes biélorusses une présence aux Jeux de Tokyo sous leur drapeau et leurs couleurs. Les bourses olympiques et les aides à la préparation sont elles aussi exclues des sanctions prononcées par la commission exécutive.