Mauvais timing ? Au moment où la pression s’accentue sur le CIO pour retirer à Pékin l’organisation des Jeux d’hiver en 2022, Thomas Bach s’est fendu jeudi 11 mars d’un remerciement très appuyé à l’égard du comité olympique chinois.
Le président du CIO a expliqué, au deuxième jour de la 137ème session, que les autorités sportives chinoises avaient offert de « mettre à disposition des doses additionnelles de vaccins pour les participants » aux Jeux de Tokyo en 2021 et, si besoin, à ceux de Pékin l’année suivante.
L’annonce n’était pas attendue. Elle a même surpris certains des premiers intéressés, les organisateurs japonais. Toshiro Muto, le directeur général de Tokyo 2020, a assuré ne pas en avoir été informé à l’avance. Il s’est refusé à tout commentaire, se contentant de répondre que le sujet « regardait le CIO ».
A la question de savoir si le Japon allait s’aligner sur la proposition chinoise et offrir lui aussi sa part de doses de vaccins, Toshiro Muto s’est montré tout aussi évasif : « Le processus de vaccination est géré par le gouvernement japonais, donc nous, en tant que comité d’organisation de Tokyo 2020, ne sommes pas en mesure de faire des commentaires. »
Thomas Bach n’a pas souhaité s’étendre sur les détails de la proposition du comité olympique chinois. Il n’a pas précisé le nombre de doses qui pourraient être mises à la disposition du CIO. Il n’a pas non plus expliqué à quelles catégories de participants (athlètes, entraîneurs, officiels…) les vaccins pourraient être alloués.
Mais le président du CIO a assuré que l’instance olympique allait payer pour les vaccins. Il a également tenu à annoncer que le geste du CIO concernerait « non seulement les équipes olympiques, mais également paralympiques ».
Toujours selon Thomas Bach, l’attribution des vaccins contre le COVID-19 pourra se faire « via des partenaires internationaux ou dans des pays où des partenariats existent déjà avec le gouvernement chinois ». Enfin, le dirigeant allemand a expliqué que « pour chacune de ces doses, le CIO paiera deux doses supplémentaires qui pourront être mises à la disposition de la population dans les pays respectifs. »
A l’évidence, la proposition chinoise ne date pas d’hier. Mais le CIO semble veiller à ne pas trop s’exposer, le sujet étant source de polémique sur une partie de la planète. Thomas Bach répète depuis des mois que la vaccination ne sera pas obligatoire pour participer aux Jeux de Tokyo, seulement recommandée. Il insiste sur la nécessité de ne pas accorder une priorité aux athlètes olympiques, par rapport aux personnels soignants et aux personnes à risques. Mais il ne fait plus vraiment de doute que les sélectionnés aux Jeux seront tous vaccinés, d’une manière ou d’une autre.
Thomas Bach l’a rappelé jeudi 11 mars devant la session : « Un nombre significatif d’équipes olympiques ont déjà été vaccinées, conformément à leurs directives nationales. Et un autre nombre significatif de délégations ont reçu un engagement de leurs gouvernements. » Israël, la Hongrie et le Mexique, par exemple, se rangent dans la première catégorie. Les Etats-Unis et le Canada appartiennent à la seconde.
Précision : le vaccin chinois n’est pas reconnu par les autorités sanitaires de l’Union européenne. Il n’est pas non plus homologué au Canada, où le comité national olympique a précisé dans un communiqué sa volonté de « continuer à suivre les directives » du ministère de la Santé.