Ambitieux. Et même un peu plus que cela. A plus de trois ans de l’événement, le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 ne se contente plus de vouloir « faire bouger les lignes ». Il veut marquer l’histoire, rien de moins, en proposant la première édition des Jeux olympiques à afficher une contribution positive pour le climat.
L’objectif a été présenté, puis sans grande surprise approuvé, mardi 16 mars à l’occasion du premier conseil d’administration de l’année du COJO. Réunis par visioconférence, ses membres ont donné leur feu vert à une « stratégie climat » censée faire des Jeux en France un modèle pour l’avenir du mouvement olympique.
A l’origine, les organisateurs français ambitionnaient de réduire de moitié les émissions carbone par rapport aux précédentes éditions des Jeux d’été. Désormais, il veulent également compenser les émissions en soutenant des projets environnementaux, français mais aussi internationaux.
Michaël Aloisio, le directeur de cabinet de Tony Estanguet, l’a expliqué au terme de la réunion du conseil d’administration : « L’engagement de Paris 2024 pour une contribution positive ne concerne pas seulement le COJO, mais également les activités de la SOLIDEO (société de livraison des ouvrages olympiques) et les spectateurs ».
Comment ? A ce stade de la démarche, la réponse se conjugue surtout au futur. Elle repose sur trois piliers : réduction, soutien massif à des projets positifs pour le climat, et mobilisation pour démultiplier l’impact de son action.
Les projets ne manquent pas. Il seront planétaires. Citons, par exemple, la restauration et la conservation de forêts et des océans, la fourniture de foyers améliorés à des populations encore dépendantes d’outils de cuisson rudimentaires… Les premiers d’entre eux seront lancés dès cette année.
La réalité, elle, a déjà débuté. Elle reste assez « interne », avec un point de départ sentant encore le neuf : Pulse, le nouveau siège du comité d’organisation, situé à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis.
Georgina Grenon, le directrice de l’Excellence environnementale au COJO, l’a expliqué : les moquettes utilisées dans le bâtiment sont issues de la récupération, la cantine fonctionne sans déchets organiques, avec une distribution à des associations des aliments non consommés. « Nous sommes déjà dans le mouvement, nous n’attendons pas l’année 2024, insiste-t-elle. Avant de battre un record olympique, il faut en battre un régional, puis national. »
Plus novateur : la mise en service d’une application, baptisée « Coach Climat », conçue pour aider les collaborateurs du COJO à calculer, et donc réduire, leur impact climat personnel et professionnel. En parallèle, Paris 2024 engage ses partenaires commerciaux et fournisseurs à appliquer des critères de durabilité et de neutralité carbone pour 100% des achats liés aux Jeux. Le comité d’organisation va également créer et mettre à disposition des acteurs du mouvement sportif un « calculateur » carbone spécifique pour les événements sportifs.
Michaël Aloisio le souligne : « Le CIO avait fixé l’échéance de l’année 2030 pour parvenir à une contribution positive. Nous sommes en avance. »
Mardi 16 mars, le conseil d’administration du COJO Paris 2024 a également planché sur son ambition d’accessibilité. Le plan validé par ses membres s’appuie lui aussi sur trois piliers : l’expérience olympique (spectateurs, salariés…), l’héritage matériel (sites et équipements), et enfin l’héritage immatériel, par un développement de la pratique sportive pour les personnes en situation de handicap.
Symbole de cette ambition, le village des athlètes, construit en Seine-Saint-Denis par la SOLIDEO. Il sera aménagé pour accueillir les participants aux Jeux paralympiques dans les meilleures conditions d’accessibilité. Puis il deviendra un nouveau quartier de vie 100% accessible.