Jusqu’où grimpera la note finale des Jeux de Tokyo ? A quelques dizaines d’heures de la date symbolique de J – 100 jours avant l’ouverture de l’événement olympique, mercredi 14 avril, le comité d’organisation japonais voit son livre de dépenses prendre encore un peu plus d’épaisseur.
Selon l’agence Kyodo News, citant des sources anonymes mais proches du dossier, les organisateurs des Jeux de Tokyo auraient réservé la totalité d’un hôtel de 300 chambres à quelques kilomètres du village des athlètes. Il serait destiné aux participants – compétiteurs et membres de l’encadrement – présentant des symptômes mineurs, voire aucun symptôme du tout, mais déclarés positifs au coronavirus.
L’hôtel serait situé dans le quartier du front de mer de Harumi, à Tokyo. Il serait réservé pour une période nettement plus étendue que les 17 jours de la durée des Jeux olympiques, soit environ quatre semaines. Selon Kyodo News, la facture pourrait atteindre plusieurs centaines de millions de yens, soit quelques millions d’euros.
A en croire les sources citées par l’agence japonaise, l’hôtel serait utilisé pour isoler et traiter les athlètes dont l’état de santé ne justifierait pas une hospitalisation. Ils pourraient être suivis 24 heures sur 24, un personnel médical devant investir les lieux dès leur mise en configuration olympique.
Les athlètes et les membres de l’encadrement testés positifs, mais présentant des symptômes légers, seront placés en quarantaine dans les chambres de l’hôtel pendant une dizaine de jours en moyenne. Ils pourront dire adieu à leurs chances de participer aux compétitions.
En parallèle, les organisateurs des Jeux prévoient également de sécuriser et équiper une trentaine de véhicules spéciaux, destinés au transport des personnes infectées depuis le village des athlètes vers l’hôtel d’isolement. La cabine des chauffeurs sera aménagée et capitonnée pour éviter tout risque d’infection.
Précision : l’hôtel sera transformé en une sorte d’annexe médicale du village des athlètes, avec la même volonté d’offrir un accueil et un service multiculturels. Parmi les mesures envisagées, une offre de traduction en plusieurs langues et de la nourriture halal.
Excessif ? Au regard des derniers chiffres de la pandémie enregistrés au Japon et dans le reste du monde, sûrement pas. Les Japonais l’ont précisé en février dernier dans les différentes versions du guide pratique (« playbook ») des Jeux, les athlètes seront testés au moins une fois tous les quatre jours. La fréquence des contrôles sanitaires pourrait même s’intensifier, jusqu’à devenir quotidienne.
Par ailleurs, les compétiteurs et leur encadrement ne pourront pas s’écarter d’un tracé très balisé pendant leur présence aux Jeux. Ils ne seront autorisés à utiliser les transports en commun qu’avec une autorisation spéciale.
Malgré ces précautions, le risque d’une propagation du virus dans le village ou sur les sites olympiques restera sans doute très élevé. Sans envisager le pire, il n’est pas exclu que les 300 chambres de l’hôtel d’isolement sécurisé par les organisateurs se révèlent rapidement insuffisantes.