L’annonce peut surprendre. A moins de trois mois de l’ouverture des Jeux de Tokyo, en pleine incertitude quant à la situation sanitaire l’été prochain au Japon, le CIO a annoncé jeudi 22 avril la création d’une nouvelle compétition.
Elle sera virtuelle. Et doit répondre aux recommandations formulées dans l’agenda olympique « 2020+5 » sur le « développement des sports virtuels et l’engagement auprès des communautés du jeu vidéo ».
Les premières Olympic Virtual Series se dérouleront
du 13 mai au 23 juin 2021. L’instance olympique l’explique dans un communiqué : le projet se veut une expérience numérique olympique nouvelle et unique, destinée à renforcer l’engagement direct avec de nouveaux publics dans le domaine des sports virtuels
.
Thomas Bach en fait déjà la promesse : « Cette compétition encouragera la pratique du sport et assura la promotion des valeurs olympiques, en mettant l’accent sur la jeunesse. »
Pour le CIO, l’avancée est de taille. Elle concrétise, au moins dans l’intention, la volonté de l’instance de ne pas se couper d’un phénomène mondial, l’eSport, aux dimensions pharaoniques. Mais ce premier pas se révèle encore timide.
Seulement cinq sports figurent au programme des Olympic Virtual Series :
baseball, cyclisme, aviron, voile et course automobile. Les compétitions se disputeront sur des jeux de simulation, Zwift pour le cyclisme, Virtual Regatta pour la voile, eBaseball 2020 pour le baseball, Gran Turismo pour la course automobile, et un simulateur d’aviron.
Commentaire de l’un des instigateurs du projet, le Français David Lappartient, président du groupe de liaison sur l’eSport et les jeux vidéo au CIO et de l’Union cycliste internationale (UCI) : « Plusieurs fédérations internationales (FI) ont déjà des programmes de sports virtuels bien établis. Grâce à la coopération entre le CIO, les FI et les éditeurs, les Olympic Virtual Series sont une étape passionnante pour le monde des sports virtuels et le mouvement olympique. »
Le CIO laissera à chaque fédération internationale le soin d’organiser une compétition qui devra « maximiser la participation de masse et donner la priorité à l’inclusivité, afin de susciter l’enthousiasme dans la préparation des Jeux olympiques de Tokyo ». Pas gagné d’avance.
Le public sera également invité à participer aux épreuves en ligne. Il sera en effet possible de se joindre à la fête depuis son domicile ou à partir d’un lieu d’entraînement. Comment ? Les détails seront communiqués plus tard, explique le CIO. Il faudra attendre, également, pour connaître le montant des primes remises aux vainqueurs.
A ce stade, l’initiative du CIO semble surtout destinée à occuper l’espace, à poser une première pierre. Mais la suite de l’histoire pourrait lui donner plus d’épaisseur. Plusieurs autres fédérations internationales auraient également fait part de leur intérêt pour participer aux prochaines éditions des OVS. Le taekwondo (WT) et le tennis (ITF), mais surtout le basket-ball (FIBA) et le football (FIFA), se bousculeraient en salle d’attente. Et, avec elles, la perspective de voir le programme s’enrichir avec les jeux FIFA et NBA2K.
En revanche, le projet présenté l’an passé par Intel, partenaire du CIO au sein du programme de mondial TOP, d’organiser une compétition d’eSport en marge des Jeux de Tokyo, semble avoir été envoyé dans les oubliettes de l’histoire. L’Intel World Open, où devaient figurer « Street Fighter » et « Rocket League », a été reporté d’une année, puis finalement annulé.