Le temps passe, mais les questions demeurent pour les organisateurs des Jeux de Tokyo. A moins de 90 jours de l’ouverture, rien n’est simple. Et même, allez, tout semble se compliquer avec la nouvelle vague du COVID-19 et l’état d’urgence instauré dans la capitale japonaise.
Toshiro Muto, le directeur général du comité d’organisation, l’a expliqué lundi 26 avril au terme d’une réunion du conseil d’administration : « Nous avons formé un groupe d’experts de six personnes, pour nous accompagner dans la mise en place de mesures de lutte contre la propagation du COVID-19. Nous allons écouter leurs conseils et nous assurer, avec eux, de proposer des Jeux sûrs et sécurisés. »
Les six experts en question, présentés comme des spécialistes des maladies infectieuses, se réuniront pour la première fois le 30 avril. Ils devraient ensuite se retrouver pour au moins quatre réunions avant les Jeux olympiques. A moins de trois mois de la cérémonie d’ouverture, il n’est sans doute pas trop tard pour les rassembler autour d’une table. Mais l’initiative peut sembler tardive.
Plutôt une bonne nouvelle, donc. Pour le reste, le temps reste couvert.
A quelques heures d’une réunion en visioconférence avec le CIO, l’IPC, le gouvernement métropolitain et celui du Japon, prévue mercredi 28 avril, les organisateurs ont lancé un nouveau pavé dans la mare. Ils ont expliqué avoir demandé l’aide de 500 infirmiers japonais pour la période des Jeux.
En soi, rien de très inattendu. Mais l’annonce intervient à un moment critique de la crise sanitaire au Japon, où le monde médical est sollicité à l’extrême par la flambée des cas de COVID-19.
Toshiro Muto l’a précisé lundi 26 avril devant les médias : « Il va sans dire que les services de santé régionaux ne devront pas subir de perturbations » à cause de cette demande. Naturellement. Mais il apparait très difficile, dans la situation actuelle, de mobiliser 500 infirmiers pour les Jeux sans fragiliser le système médical.
Au Japon, l’annonce du directeur général du comité d’organisation a alimenté les réseaux sociaux, où les critiques n’ont pas épargné les organisateurs. Sur Twitter, l’expression « demande de 500 infirmiers » s’est installée lundi en bonne place parmi les sujets les plus commentés de la journée.
Autre dossier en suspens, les transports. Le quotidien japonais Yomiuri Shimbun l’a ouvert en grand, cette semaine, dans le cadre d’une série de sujets sur les questions majeures de la préparation des Jeux en pleine crise sanitaire. Et découvert que les questions restaient souvent sans réponse.
A l’origine, un bataillon de 5.500 véhicules, dont une grande majorité de bus, avait été réservé pour les Jeux de Tokyo. Le plan transport initial préparé par les organisateurs prévoyait que certaines catégories d’accrédités, les médias notamment, emprunteraient les transports publics depuis les hôtels.
Depuis, la pandémie a bouleversé la donne. Dans sa série de guides, les playbooks, publiés en février dernier, les organisateurs précisent que les transports publics ne seront désormais plus autorisés.
Question : le nombre de véhicules officiels sera-t-il suffisant ? « Si nous répondons à toutes les demandes (athlètes, officiels, médias…), peu importe le nombre de véhicules dont nous disposons, il n’y en aurait pas assez », répond un responsable du comité d’organisation.
Les organisateurs avaient envisagé un moment de réduire de moitié la capacité des véhicules officiels, pour permettre une distanciation sociale entre les passagers. Mais elle a été abandonné, car elle aurait obligé à doubler le bataillon de véhicules.
A la place, les organisateurs ont opté pour un dispositif plus léger : port du masque obligatoire, plus la consigne à tous les passagers de s’abstenir de parler.