Le chiffre en dit long. A sa manière, il résume tout. Mercredi 28 avril, le comité d’organisation des Jeux de Tokyo a dévoilé la deuxième version de son « playbook » à l’usage des athlètes et des officiels des délégations. Le guide pratique compte 60 pages. Sa première version, publiée en février dernier, en affichait la moitié.
En deux mois, la liste des mesures sanitaires préparées par les organisateurs japonais a donc doublé de volume. Tout sauf une surprise. Elle épouse seulement la courbe exponentielle d’une pandémie qui ne montre encore aucun signe de ralentissement.
Plus de mesures, donc. Mais, surtout, des contraintes plus fortes. Avec, pour les contrevenants, un solide bataillon de sanctions.
– Tous les participants aux Jeux de Tokyo devront subir deux tests contre le COVID-19 dans les 96 heures avant de quitter leur pays. Ils seront testés une nouvelle fois à leur arrivée au Japon, quel que soit leur aéroport de destination. Dans la première version du « playbook », un seul test était prévu avant d’embarquer dans l’avion, à effectuer dans les 72 heures avant le départ.
– Une fois sur place, les athlètes et les membres des délégations ne seront pas soumis à une quarantaine en bonne et due forme. Ils pourront s’entraîner dès le jour de leur arrivée. Mais ils seront testés quotidiennement. Leur encadrement proche (entraîneurs, techniciens, personnel médical…) sera soumis au même régime. Les dates et heures des contrôles seront établies en fonction du calendrier des épreuves sportives.
– Tous les autres participants aux Jeux seront testés quotidiennement au cours des trois premiers jours de leur présence au Japon. Passé ce délai, ils seront contrôlés régulièrement, en fonction de la nature opérationnelle de leur rôle et de la fréquence de leurs contacts avec les athlètes.
– Toutes les personnes accréditées devront, en principe, utiliser exclusivement les véhicules officiels. L’usage des transports publics leur sera interdit pendant les 14 premiers jours de leur présence au Japon.
– Même topo pour les repas. Les participants devront se restaurer uniquement dans les lieux où des mesures de lutte contre le COVID-19 auront été mises en place. En clair, dans les cafétérias des sites olympiques (village des athlètes, centres de presse), au restaurant de leur hôtel ou leur chambre, en ayant recours au service d’étage ou à la livraison de repas.
– Enfin, les participants aux Jeux devront renseigner leurs activités et déplacements pour les 14 premiers jours de leur présence au Japon. Il leur faudra également télécharger et utiliser une application de suivi. Les athlètes devront s’engager par écrit, via une « promesse », à suivre les règles sanitaires détaillées dans leur « playbook ».
Précision : les mesures sanitaires dévoilées mercredi 28 avril concernent la totalité des 10.500 athlètes et leur encadrement. Elles ne prévoient pas de régime de faveur pour les compétiteurs ayant été vaccinés avant leur voyage vers le Japon. Elles s’appliqueront selon les mêmes principes aux sélectionnés ayant fait le choix de séjourner en dehors du village des athlètes.
« Cette nouvelle version tient compte des données scientifiques les plus récentes et d’une expertise en matière de santé publique, explique Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques au CIO. Elle s’inspire également des nombreux enseignements que nous avons tirés d’autres événements sportifs internationaux organisés depuis le début de la crise sanitaire. »
Toshiro Muto, le directeur général du comité d’organisation, prévient : « Dans le cas où la promesse écrite ne serait pas respectée, nous avons prévu des pénalités et des sanctions. » Leur nature n’a pas été dévoilée, mais il a été évoqué le retrait de l’accréditation, voire l’expulsion des Jeux.
« Nous appliquerons strictement ces règles et veillerons à ce que tous les participants s’y conforment pleinement, a insisté Thomas Bach. Si la situation l’exige, nous serons prêts à prendre des mesures encore plus strictes. »
Les versions 2 des autres guides pratiques seront publiées respectivement le 30 avril pour les représentants des fédérations internationales, des diffuseurs, de la presse et des partenaires, puis dans la semaine du 3 mai pour la famille olympique et le personnel des Jeux.