A quoi ressemblera le tournoi de tennis des Jeux de Tokyo ? A 72 jours de la cérémonie d’ouverture, et un mois de la publication du classement déterminant les qualifiés en simple, la réponse reste très incertaine. Et les récentes déclarations de certains des meilleurs joueurs mondiaux ajoutent au doute ambiant.
En tout début de semaine, Naomi Osaka et Kei Nishikori ont exprimé depuis Rome, où se déroulent actuellement les Internationaux d’Italie, leurs réserves quant à la pertinence de maintenir les Jeux en pleine pandémie.
La Japonaise a reconnu que l’événement olympique risquait de « faire courir des risques aux gens », et les placer « dans une position très inconfortable. »
Son compatriote, lui aussi très réservé, a confié qu’il serait « réticent à participer s’il y avait ne serait-ce qu’un seul cas d’infection aux Jeux de Tokyo. »
Les deux Japonais n’ont pas pour autant annoncé leur retrait du tournoi olympique. Ils sont toujours partants. Au moins pour l’instant.
Rafael Nadal, de son côté, se montre plus hésitant. Interrogé mardi 11 mai en conférence de presse, au tournoi de Rome, l’Espagnol n’a pas caché ses interrogations. « Honnêtement, je ne peux pas vous donner une réponse claire parce que je ne sais pas, a-t-il expliqué. Dans un monde normal, je n’envisagerait pas de manquer les Jeux olympiques, bien sûr. Il n’y a aucun doute là-dessus. Tout le monde sait combien il a été important pour moi de toujours jouer les Jeux olympiques. Mais dans les circonstances actuelles, je ne sais pas. »
Rafael Nadal a poursuivi : « Normalement, je connais mon programme à 100 % depuis le 1er janvier jusqu’à la fin de la saison. Cette année, c’est un peu différent, non ? Nous devons être flexibles. Nous devons nous adapter aux événements qui peuvent se produire. On va voir. Je ne sais pas. Je ne peux pas vous donner une réponse précise. Désolé. »
Les Jeux olympiques, Rafael Nadal en a fait une priorité depuis le début de sa carrière. A 18 ans, il a découvert le décor des Jeux à Athènes en 2004. Il était alors le plus jeune joueur du tournoi masculin. Depuis, il a décroché la médaille d’or en simple en 2008 à Pékin, puis en double huit ans plus tard à Rio avec son compatriote Marc Lopez. Au Brésil, il a été désigné porte-drapeau de la délégation espagnole à la cérémonie d’ouverture.
A 39 ans, Serena Williams aurait dû disputer à Tokyo ses derniers Jeux olympiques. Mais l’Américaine se prépare à renoncer. « Je n’ai pas vraiment pensé à Tokyo, parce que c’était censé être l’année dernière, maintenant c’est cette année, a-t-elle expliqué depuis Rome. Et puis, il y a cette pandémie et les tournois du Grand Chelem. C’est beaucoup de choses. Alors j’ai vraiment pris les choses au jour le jour, à tort, et j’ai vraiment besoin de réfléchir à mes prochains mouvements. »
Mais Serena Williams, quatre fois médaillée d’or olympique (simple en 2012, double en 2000, 2008 et 2012 avec sa soeur Venus), s’est montrée catégorique à une question sur la perspective de se rendre aux Jeux de Tokyo sans sa fille de 3 ans, Olympia.
« Je n’ai jamais passé 24 heures sans elle, alors cela répond en quelque sorte à la question », a-t-elle abrégé.
En mars dernier, le CIO et les organisateurs japonais ont annoncé leur décision de ne pas autoriser les spectateurs étrangers aux Jeux de Tokyo. Dans la foulée, ils ont fait savoir que cette mesure s’appliquerait également aux familles des athlètes. Selon les règles sanitaires préparées pour les Jeux, Serena Williams ne pourrait donc pas se rendre au Japon avec sa fille. A défaut de bénéficier d’une exception, l’Américaine devrait donc être absente.