Yoshihide Suga n’en démord pas : les Jeux de Tokyo auront bien lieu. Il débuteront à la date prévue, vendredi 23 juillet. Ils seront sûrs. Prudent, le Premier ministre japonais évite de multiplier les annonces publiques. Mais il a répété sa confiance jeudi 13 mai à l’occasion d’un déjeuner privé avec l’ancien gouverneur de la préfecture de Chiba, Kensaku Morita .
Au terme de cette entrevue, Kensaku Morita a confié aux médias avoir évoqué avec Yoshihide Suga les Jeux de Tokyo. A la question de leur déroulement aux dates prévues, le Premier ministre aurait répondu par l’affirmative, sans une hésitation. Puis il a expliqué que l’événement pourrait se tenir en pleine crise sanitaire grâce à l’accélération des campagnes de vaccination.
Bonne nouvelle, donc. A dix semaines pile de l’ouverture, ce vendredi 14 mai, elles ne sont pas légion. Au Japon, les nuages continuent même de s’accumuler, laissant présager une sérieuse menace d’orage.
Selon le dernier décompte, pas moins de 31 municipalités japonaises ont annulé leurs programmes de « ville-hôte » des délégations olympiques et paralympiques avant les Jeux. Elles devaient accueillir des pays ou des équipes pour leurs stages terminaux avant de rejoindre le village des athlètes. Elles ont préféré mettre les pouces. Certaines l’ont fait de leur propre initiative, pour éviter les risques sanitaires. Pour d’autres, la décision a été imposée par le renoncement des pays invités.
En tête de liste, la préfecture de Chiba, à l’est de Tokyo. Elle devait recevoir 120 membres de l’équipe américaine d’athlétisme, à partir du début du mois de juillet. Les Américains devaient utiliser les installations de trois villes différentes. L’équipe britannique de basket-ball en fauteuil, et la sélection des escrimeurs du comité olympique russe, devaient également se préparer à Chiba. Mais personne ne viendra.
Les autorités de la préfecture ont annoncé avoir été informées, dès la mi-avril dernier, de la décision de la Fédération américaine d’athlétisme (USATF) de renoncer à son plan initial. En cause, les risques sanitaires.
Réaction du gouverneur de la préfecture de Chiba, Toshihito Kumagai, cité dans un communiqué : « Il est très dommage qu’ils aient décidé d’annuler, mais je pense qu’ils ont pris la meilleure décision possible dans la situation actuelle. »
L’USATF précise avoir mis en place un programme de compétitions aux Etats-Unis pour compenser l’absence d’un stage terminal au Japon. L’instance explique recommander aux athlètes de rester le plus longtemps possible dans leurs états respectifs avant de s’envoler pour les Jeux.
Dans le même temps, les gouverneurs de deux préfectures japonaises ont annoncé publiquement qu’ils se refusaient à allouer des lits d’hôpitaux à des visiteurs étrangers, athlètes ou officiels, qui seraient atteints par le virus pendant leur séjour au Japon.
Le gouverneur de Chiba, Toshihito Kumagai, a expliqué jeudi 13 mai avoir demandé au comité d’organisation des Jeux de ne pas solliciter les ressources médicales de sa préfecture, voisine de la capitale japonaise, déjà saturées par la flambée des cas de coronavirus. Il a assuré qu’il n’envisageait pas de permettre que les « précieux lits destinés aux patients atteints du COVID-19 dans la préfecture » soient occupés par des athlètes ou des personnes travaillant aux Jeux.
La veille, le gouverneur de la préfecture d’Ibaraki avait tenu des propos semblables, expliquant avoir rejeté une demande des organisateurs des Jeux de Tokyo de mettre à leur disposition des lits d’hôpitaux et des ressources médicales pour traiter d’éventuels patients pendant la période des Jeux.