Les billets sont pris et les dates désormais connues. Thomas Bach, le président du CIO, posera ses malles à Tokyo dès le 12 juillet prochain. Il rejoindra la future ville olympique onze jours avant la cérémonie d’ouverture. Il devrait être le premier des membres de l’instance olympique à prendre possession de sa chambre d’hôtel dans la capitale japonaise. Privilège présidentiel.
A l’origine, Thomas Bach devait se rendre au Japon plusieurs semaines avant le début des Jeux. Un voyage officiel était programmé pour la fin de la semaine passée. Le président du CIO aurait dû assister au passage de la flamme à Hiroshima, lundi 17 mai, avant de rejoindre le lendemain la capitale, où était notamment programmée une rencontre avec le Premier ministre, Yoshihide Suga.
Le voyage a été annulé. Reporté, a expliqué le CIO, sans préciser les nouvelles dates. Les médias japonais ont évoqué le mois de juin. En cause, la nouvelle vague de la pandémie de COVID-19 et la prolongation de l’état d’urgence à Tokyo et dans une poignée d’autres préfectures.
En fait de report, il serait plus juste de parler d’annulation. Thomas Bach ne viendra pas au Japon avant les Jeux. Il se rendra à Tokyo pour les Jeux. Assez tôt à l’avance pour préparer une session du CIO où les membres de l’instance lui confieront la mission de présider la maison pour un nouveau – et dernier – mandat de quatre ans.
John Coates, le vice-président du CIO, l’a expliqué mercredi 19 mai, au premier jour de la 11ème et dernière réunion de la commission de coordination des Jeux de Tokyo. Elle se tient en mode virtuel, comme la précédente. Le virtuel avant le présentiel.
Le dirigeant australien a répété la détermination du mouvement olympique à organiser des Jeux « sûrs et sécurisés », un message délivré avec les mêmes termes un peu plus tôt dans la journée par Thomas Bach lui-même, à l’occasion de son allocution préliminaire. Puis John Coates a lu une lettre adressée aux organisateurs japonais.
« Les prochaines étapes sur le front organisationnel incluent mon arrivée à Tokyo le 15 juin pour rejoindre notre équipe déjà sur le terrain, a expliqué le vice-président du CIO. À partir du 12 juillet, après l’arrivée du président Bach, nous entrerons dans les opérations à part entière de coordination des Jeux. Nous traversons tous une période difficile depuis le début de la pandémie et, cet été, le monde entier aura les yeux rivés sur nous et sur le Japon. »
A deux mois et moins d’une poignée de jours de l’ouverture des Jeux de Tokyo, l’opinion japonaise reste très majoritairement opposée à la tenue de l’événement. Les appels au report ou l’annulation se multiplient. Mais le CIO change de ton. Il donne à son discours une dimension nettement plus opérationnelle.
Déterminée à répéter à l’envi sa confiance, l’instance olympique se montre plus concrète que jamais. John Coates dévoile les dates de voyage. Thomas Bach, de son côté, étale ses chiffres. Il a expliqué que 75 % des futurs résidents du village des athlètes « ont déjà été vaccinés ou ont prévu de le faire » avant la cérémonie d’ouverture. Avec un tel taux, le dirigeant allemand peut avancer sans grand risque d’erreur que la proportion de personnes vaccinées, parmi les athlètes et leur encadrement, pourrait dépasser 80 % au moment des Jeux.
Autre annonce, elle aussi très concrète : le CIO ne voyagera pas seul vers le Japon. Thomas Bach a précisé mercredi 19 mai que l’instance olympique était disposée à fournir du personnel médical supplémentaire au comité d’organisation. Le dirigeant allemand n’a pas cité de chiffres, mais il a expliqué que les médecins mobilisés pourraient intégrer les délégations étrangères, en soutien du dispositif prévu par les organisateurs au
village des athlètes et sur les sites olympiques.
Au Japon, l’initiative a été appréciée. Mais elle risque de contraindre le mouvement olympique à tailler encore plus sévèrement dans ses effectifs d’accrédités. Selon les médias japonais, le comité d’organisation envisage de plafonner à 78.000 le nombre de participants étrangers (athlètes et membres de l’encadrement, officiels, médias, partenaires…). Dans le plan initial, avant la décision du report des Jeux, leur nombre atteignait 180.000 personnes.