A moins de deux mois de l’ouverture, le CIO et les organisateurs japonais restent droit dans leurs bottes : les Jeux de Tokyo auront bien lieu. La question ne se pose pas, répète-t-on à Lausanne comme dans la capitale japonaise. Elle ne se pose plus, assurent les deux camps. OK.
Mais un sujet reste encore au conditionnel : le public. Certes, il est acquis que les spectateurs étrangers ne seront pas autorisés à se rendre au Japon pour assister aux Jeux. Mais qu’en sera-t-il des Japonais et des résidents au Japon ?
La réponse devrait être annoncée dans les prochains jours. Au début du mois de juin, semble-t-il, sans doute dès la semaine prochaine. Selon les dernières tendances, elle irait dans le sens d’une présence du public sur les sites olympiques.
L’agence Kyodo News, citant des sources « proches du dossier », avance qu’une majorité serait en train de se dégager, au gouvernement japonais et au comité d’organisation, en faveur d’une autorisation d’un certain nombre de spectateurs.
L’option du huis clos, de loin le pire des scénarios, ne serait pas encore écartée. Elle pourrait même rester sur la table jusqu’au tout dernier moment, prête à être saisie par les autorités japonaises en cas de détérioration rapide de la situation sanitaire. Mais elle ne tiendrait pas la corde.
Au sein du gouvernement, plusieurs opposants à la présence du public avancent que « les Jeux devraient se dérouler sans spectateurs pour alléger les contraintes imposées aux organisateurs » et se concentrer sur les mesures de lutte contre les cas de COVID-19 chez les athlètes et les autres personnes accréditées. Pas faux. Mais cette tendance serait devenue minoritaire.
Selon Kyodo News, le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga, est favorable à la présence de spectateurs. Une source proche de son entourage assure que les autorités travaillent actuellement en priorité sur le scénario d’une jauge de spectateurs sur les sites de compétition.
« Les discussions sur un huis clos ne sont plus d’actualité, la principale piste de réflexion concerne maintenant le nombre de spectateurs que nous pourrons autoriser », a confié sous couvert d’anonymat un acteur majeur de la préparation des Jeux de Tokyo.
Depuis la dernière prolongation de l’état d’urgence, décidée le 7 mai et en vigueur jusqu’à la fin du mois, la présence de spectateurs est autorisée dans les enceintes sportives, mais avec un plafond de 5.000 personnes, ou 50 % de la capacité, selon les cas et les sites.
Les rencontres des championnats professionnels de baseball et de football n’ont pas été à l’origine de nouveaux clusters. Dans le même temps, les dernières épreuves pré-olympiques organisées à Tokyo, pour l’essentiel à huis clos, ont démontré toute l’importance de pouvoir compter sur un minimum de spectateurs dans les tribunes.
Reste deux questions. La première concerne la jauge qui sera appliquée aux Jeux. Elle ne semble pas encore tranchée, mais elle ne devrait pas dépasser un maximum de 50 % de la capacité des sites.
La deuxième s’annonce complexe : comment choisir les spectateurs autorisés à assister aux épreuves olympiques. Au Japon, les billets ont déjà été attribués. Depuis la décision du report, moins de 500.000 détenteurs de places auraient demandé un remboursement. Avec une jauge à 50 % de la capacité des sites, les organisateurs ne pourraient pas accepter tout le monde.
Sauf improbable scénario, le comité d’organisation sera contraint de mettre en place une loterie pour attribuer les places dans les tribunes. Jamais simple. Avec une décision sur la présence du public attendue pour le début du mois de juin, soit six ou sept semaines seulement avant l’ouverture, les organisateurs japonais devront agir dans l’urgence.