L’événement est d’importance. A sa manière, il marque le début de la période olympique. La première équipe étrangère sélectionnée pour les Jeux de Tokyo est en route pour la capitale japonaise, ce lundi 31 mai. A 53 jours de la cérémonie d’ouverture.
A l’heure où les sondages continuent à afficher la défiance du public japonais envers les Jeux de Tokyo, vingt-trois joueuses de l’équipe australienne de softball, et cinq membres de l’encadrement, ont bouclé leurs bagages pour le Japon. La délégation australienne doit se poser mardi 1er juin à Tokyo, au terme d’un vol de près de 10 heures. Elle rejoindra ensuite, en bus, la ville d’Ota, dans la préfecture de Gunma, située au nord-ouest de Tokyo.
Les Australiennes ont été prévenues : une fois sur place, au Japon, leurs déplacements et leur vie quotidienne seront dominés par les contraintes. Dès leur arrivée, mardi, elles devront sans doute patienter cinq ou six heures avant de pouvoir rejoindre leur bus et effectuer le trajet d’environ trois heures vers leur camp d’entraînement pré-olympique à Ota.
« Dès que nous descendrons de l’avion, nous serons pris en charge et isolés des autres passagers par les représentants du comité d’organisation, le temps de passer en revue tous les formulaires et les documents exigés dans le cadre des mesures sanitaires, a expliqué Deidre Anderson, la psychologue de l’équipe, à la chaîne australienne ABC. Nous passerons ensuite les tests salivaires. Puis il nous faudra attendre les résultats, sans doute pendant au moins deux heures. Tous les membres de la délégation devront signer l’engagement que nous comprenons les mesures sanitaires et les acceptons. Enfin, il nous faudra télécharger les différentes applications obligatoires, notamment celle dédiée au traçage. »
A Ota, où séjournera également l’équipe japonaise de softball, les Australiennes vont vivre plusieurs semaines à l’intérieur d’une bulle sanitaire. L’ensemble de la délégation, joueuses et encadrement, occupera un seul étage d’un hôtel. David Pryles, le directeur général de Softball Australia, l’explique : « Nous allons prendre nos repas, dormir, tenir nos réunions et même effectuer tout le travail physique à cet étage unique. Nous emmenons au Japon notre matériel d’entraînement. Nous quitterons l’hôtel seulement pour les séances de jeu, sur un terrain sécurisé. Pour cela, nous devrons emprunter une porte située à l’arrière de l’établissement, pour éviter tout contact avec les autres résidents. »
Privée de compétition depuis le tournoi de qualification olympique en 2019, l’équipe australienne a fait le choix de précéder le mouvement en rejoignant le Japon plus de six semaines avant le début des Jeux de Tokyo. « Les filles n’ont plus été ensemble depuis le mois de février 2020, explique David Pryles. Elles ont besoin de se retrouver. Elles ont aussi besoin de jouer. » Plusieurs matches de préparation ont été inscrits au programme, notamment face au Japon, tenant du titre olympique depuis les Jeux de Pékin en 2008.
A Ota, les échanges prévus avec la population locale, notamment les élèves des écoles, ont tous été annulés dans leur format initial. Ils se dérouleront uniquement en mode virtuel, en visioconférence.
Mais les joueuses australiennes ont été préparées, avant leur départ, à tous les scénarios qui pourraient intervenir avant et pendant les Jeux. Un ou plusieurs cas de COVID, notamment, une mise en isolement, un report des épreuves… L’encadrement de l’équipe les a même invitées à réfléchir aux réponses à apporter aux médias, en cas de question sur la pertinence de maintenir les Jeux en pleine pandémie.
Deidre Anderson en convient : certaines joueuse se sont interrogées sur leur participation à l’événement. Mais, selon la psychologue, elles sont aujourd’hui convaincues que leur présence aux Jeux de Tokyo dépassera le cadre de leurs objectifs sportifs. Elle prendra une dimension planétaire, positive et symbolique. « Quelque chose de plus grand qu’un seul événement sportif », résume l’Australienne.