A quoi ressembleront les cérémonies, ouverture puis clôture, des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ? A plus de trois ans de l’événement, le sujet n’a rien d’urgent. En pleine crise sanitaire, il pourrait même sembler encore anecdotique. Il est pourtant devenu d’actualité.
Tony Estanguet, le président du comité d’organisation, l’a reconnu mardi 1er juin, au terme de la quatrième réunion de la commission de coordination du CIO, tenue une nouvelle fois en visioconférence : les équipes du COJO travaillent actuellement sur le dossier. Avec une ligne de conduite, toujours la même : faire bouger les lignes.
Tony Estanguet ne s’en cache pas : toutes les options sont sur la table. A commencer par la plus innovante : sortir les cérémonies, ou au moins l’une d’entre elles, du Stade de France pour les amener dans Paris. La Seine pourrait alors servir de fil rouge à la soirée, avec la Tour Eiffel en bonne place dans le décor.
La décision n’est pas prise. Le COJO se donne encore une poignée de mois pour trancher la question. Une annonce est attendue avant la fin de l’année 2021. La date du 13 décembre est soulignée d’un trait épais pour dévoiler la réponse.
Une cérémonie en dehors du stade constituerait une première aux Jeux olympiques. Les Argentins en ont tenté l’expérience avant tout le monde, mais aux Jeux de la Jeunesse, à Buenos Aires en 2018. A l’échelle des Jeux d’été, elle serait inédite.
Qu’en pense le CIO ? « Nous y sommes clairement très favorables, a assuré à FrancsJeux le Belge Pierre-Olivier Beckers, le président de la commission de coordination pour les Jeux de Paris 2024. Sortir les cérémonies du stade pour les amener dans les quartiers, afin de partager avec la population les valeurs de l’olympisme, répondrait à l’objectif de rendre les Jeux utiles aux gens. Nous encourageons le comité d’organisation de Paris 2024 à aller dans ce sens. »
Sur le principe, la position sans nuance du CIO peut se comprendre. Au moment où le Japon se prépare à accueillir les Jeux de Tokyo dans un climat de défiance de sa population, toute idée susceptible de rapprocher le grand public de l’événement olympique est sûrement bonne à prendre.
Dans la pratique, pourtant, l’option d’une ou plusieurs cérémonies hors du stade ne serait pas sans effet sur le budget des Jeux. Elle rognerait sur les recettes de la billetterie, tout en gonflant encore les dépenses de sécurité. Le CIO ne l’évoque pas, malgré son obsession à inciter les organisateurs à réduire les coûts.
En attendant, Paris 2024 se concentre sur l’immédiat : la passation du drapeau olympique. Elle doit se dérouler pendant la cérémonie de clôture des Jeux de Tokyo, dimanche 8 août 2021. Les organisateurs parisiens auront droit à occuper la scène pendant une dizaine de minutes, pour un spectacle dont le ton et les contours restent secrets. Puis Anne Hidalgo, la maire de Paris, devrait recevoir le drapeau aux cinq anneaux des mains de Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo. Paris deviendra alors officiellement la prochaine ville-hôte des Jeux d’été.
Crise sanitaire oblige, la présence française sera limitée aux Jeux de Tokyo. Tony Estanguet l’a expliqué : le COJO en est réduit aujourd’hui à une délégation d’une cinquantaine de personnes, soit moins de la moitié des prévisions initiales. « Et ce nombre pourrait encore diminuer », précise-t-il. Les membres du conseil d’administration des Jeux de Paris 2024, notamment, ne seront pas du voyage.
Pas question, pour autant, de se résigner à une passation de témoin vécue à distance, chacun chez soi, devant son écran de télévision. « Nos équipes travaillent actuellement sur la façon de générer de l’impact, en France, autour des Jeux de Tokyo, explique Tony Estanguet. Nous voulons que les gens puissent vivre pleinement et en direct l’événement de la transmission du drapeau olympique. »
A Paris, une fan zone sera installée au Trocadéro, face à la Tour Eiffel. Dimanche 8 août, elle accueillera les personnalités n’ayant pas pu se rendre au Japon pour les Jeux de Tokyo. Elle permettra également au public de s’initier, en présence de champions, aux disciplines olympiques. Le même concept devrait être dupliqué, à une échelle plus réduite, dans une dizaine d’autres villes françaises.