La crise sanitaire et l’incertitude autour des Jeux de Tokyo l’ont fait oublier, mais l’année 2021 est élective dans un grand nombre d’instances sportives internationales.
Hasard du calendrier : trois fédérations sportives internationales sont appelées à voter cette semaine pour un scrutin présidentiel, en seulement deux jours. Le judo (IJF) a lancé le mouvement. Le ski (FIS) suivra dans la foulée. La natation (FINA) fermera la marche en début de weekend.
Pas de mauvaise surprise pour Marius Vizer (photo ci-dessus). Le dirigeant roumain a été réélu jeudi 3 juin à Budapest pour un nouveau mandat, le cinquième consécutif, à la présidence de la Fédération internationale de judo. Il était seul en lice. Il a été reconduit à l’unanimité.
A 62 ans, Marius Vizer dirigera donc le judo mondial jusqu’en 2025, après en avoir pris les commandes en 2007, pour succéder au Sud-Coréen Yong Sung Park.
A l’inverse, la bataille s’annonce intense pour la présidence de la Fédération internationale de ski. Les votants sont invités à choisir leur futur président ce vendredi 4 juin, l’occasion d’une élection organisée en mode virtuel. Pour la première fois depuis près d’un quart de siècle, un visage nouveau incarnera le ski mondial. Le Suisse Gian-Franco Kasper, en place depuis 1998, laisse les clefs de son bureau. A 77 ans.
Pour lui succéder, une femme et trois hommes vont se disputer les voix des fédérations nationales. Le vainqueur deviendra seulement le 5ème président d’une fédération internationale pourtant créée en 1924. Il sera européen, comme l’étaient les quatre premiers.
Le casting compte deux Suédois : Mats Arjes, l’actuel président du comité national olympique suédois, vice-président de la FIS, très impliqué dans la candidature de Stockholm/Are pour les Jeux d’hiver en 2026 ; Johan Eliasch, le PDG du groupe Head. Le troisième homme est suisse, comme Gian-Franco Kasper : Urs Lehmann, champion du monde de descente en 1993, actuel président de la Fédération suisse de ski. Enfin, la Britannique Sarah Lewis, ex secrétaire générale de l’instance, écartée sans ménagement de son poste en octobre dernier, ambitionne de devenir la première femme à présider la FIS.
Avec un tel choix de postulants, le scrutin s’annonce très indécis. Et le jeu pas facile à deviner. Sur le papier, Mats Arjes possède peut-être les meilleures cartes. A la différence de ses rivaux, il est déjà dans la place, au poste de vice-président. Il a reçu en début de semaine le soutien de la puissante Fédération norvégienne de ski.
Deuxième Suédois de la course, Johan Eliasch se présente devant les électeurs comme le plus fortuné des candidats. Preuve de l’étendue de son réseau, il est nominé par la Fédération britannique des sports d’hiver (GB Snowsport), le choix de son propre pays ayant été en faveur de Mats Arjes. A 59 ans, Johan Eliasch a annoncé qu’il quitterait immédiatement son poste de directeur général du groupe Head s’il était élu.
Sarah Lewis, une ancienne skieuse sélectionnée aux Jeux de Calgary en 1988, a été nominée par la Fédération royale belge de ski, la Grande-Bretagne ayant choisi de soutenir Johan Eliasch. Elle s’est engagée, en cas de victoire, à renoncer à un salaire présidentiel. Elle a également promis la mise en place d’un fonds de solidarité pour compenser les pertes liées à la pandémie de COVID-19.
Enfin, Urs Lehman joue la carte des petites nations, en leur promettant une plateforme pour exprimer leurs attentes face à la toute puissance des pays traditionnels des sports d’hiver. Son programme tient en deux principes : unifier les pays et développer les disciplines.
Samedi 5 juin, l’élection pour la présidence de la Fédération internationale de natation s’annonce nettement moins indécise. Un seul candidat se présentera devant les électeurs pour succéder à l’Uruguayen Julio Maglione, en place depuis 2009 mais aujourd’hui âgé de 85 ans : le Koweitien Husain Al-Musallam.
Faute de concurrence, Husain Al-Musallam sera élu pour un mandat de 4 ans à la tête de la FINA. Il est en déjà le premier vice-président. Il grimpera d’une marche. Mais son élection, organisée en partie en présentiel, depuis Doha au Qatar, en partie en mode virtuel, est déjà critiquée au sein de la natation mondiale.
En cause, les origines du prochain président. Exclu des Jeux de Rio 2016, où ses athlètes avaient défilé sous le drapeau olympique, le Koweit n’a jamais compté un seul nageur finaliste aux Jeux olympiques ou aux championnats du monde. Le pays n’a même pas envoyé un seul concurrent dans les autres disciplines aquatiques aux dernières éditions des Jeux d’été.