Une nouvelle barrière est franchie pour les organisateurs des Jeux de Tokyo. Elle est seulement symbolique, mais sans pour autant être anecdotique. Le compte-à-rebours est passé en fin de semaine dernière sous la barre des 50 jours avant la cérémonie d’ouverture. Il affiche J – 46 en ce lundi 7 juin. Moins de sept semaines avant les trois coups.
A ce stade de la préparation de l’événement, la question d’une annulation des Jeux reste débattue un peu partout dans le monde. A tort. Les Jeux auront lieu. Les Japonais iront jusqu’au bout. Mais, jusqu’au bout, il leur faudra démentir les rumeurs et répéter sans lassitude leur détermination à accueillir le monde en toute sécurité sanitaire.
Signe d’un changement : la dernière révélation d’un média étranger n’évoque pas le scénario d’une annulation. Elle parle d’un report. Selon le Financial Times, des sponsors japonais des Jeux de Tokyo auraient demandé au comité d’organisation de reporter l’événement olympique en septembre ou octobre.
Selon les sources citées par le quotidien britannique, un report de deux ou trois mois permettrait de sécuriser la présence sur les sites d’un plus grand nombre de spectateurs. Et, par extension, de renforcer l’impact marketing de l’événement pour ses dizaines de partenaires nationaux.
Pour rappel, le comité d’organisation compte 47 entreprises japonaises engagées à un niveau ou un autre dans le programme de marketing national. Leur contribution cumulée dépasse les 3 milliards de dollars de revenus pour le comité d’organisation. Un record.
Les organisateurs japonais ont démenti. Ils ont assuré, samedi 5 juin, ne jamais avoir reçu une telle demande de leurs partenaires privés. Ils ont répété que les Jeux de Tokyo se dérouleraient bien du 23 juillet au 8 août 2021. Tout autre scénario est exclu. Qu’on se le dise.
Toujours selon le Financial Times, le comité olympique japonais aurait informé ses partenaires dès le mois d’avril dernier que la décision d’autoriser les spectateurs aux Jeux de Tokyo serait prise au dernier moment. La date du 24 juin tiendrait la corde, soit moins d’un mois avant la cérémonie d’ouverture. Les organisateurs japonais n’ont pas démenti. Mais ils n’ont jamais caché qu’ils envisageaient d’attendre la fin de l’état d’urgence, prolongé par le gouvernement fédéral jusqu’au 20 juin, pour trancher définitivement la question.
Démentir. Expliquer. Rassurer. A moins de 50 jours de la cérémonie d’ouverture, Seiko Hashimoto est devenue experte dans l’art de tordre le cou aux fausses rumeurs, répéter sa conviction dans la tenue des Jeux, renouveler sa confiance dans l’organisation de l’événement en toute sécurité.
La présidente du comité d’organisation se plie à l’exercice à un rythme de plus en plus fréquent, désormais plusieurs fois par semaine, sans jamais perdre son calme.
« Depuis le 1er juin, nous avons commencé à accueillir les athlètes, les entraîneurs et les officiels, a-t-elle expliqué en fin de semaine passée au médias. Et nous avons déjà commencé à leur fournir des vaccins dans leurs centres d’entraînement. Nous avons aujourd’hui pour mission de faire comprendre à tout le monde, aux dizaines de milliers de personnes qui vont venir pour les Jeux, tout ce que nous faisons et mettons en place pour assurer les Jeux en toute sécurité. Les gens doivent comprendre que tout est fait pour que les Jeux puissent avoir lieu dans les meilleures conditions. »
Pour Seiko Hashimoto, l’arrivée en début de semaine passée au Japon de la première délégation étrangère, l’équipe féminine australienne de softball, doit contribuer à rassurer sur la sécurité sanitaire. « Il n’y a pas eu de problèmes jusqu’à présent, les choses se passent bien, a expliqué la présidente du comité d’organisation. Les athlètes sont prudentes et tout le monde joue le jeu. Je crois qu’il s’agit d’un bon exemple pour les équipes qui arriveront plus tard. »
Illustration d’un changement de tendance : le dernier en date des sondages d’opinion sur les Jeux de Tokyo, publié ce lundi 7 juin par le Yomiuri shimbun, révèle que 50 % des personnes interrogées se disent favorables à la tenue des Jeux de Tokyo. Dans le camp opposé, ils sont seulement 48 % à se déclarer hostiles à leur organisation. La précédente enquête avait affiché un taux de défiance de 59 %. Le vent tourne. Il était temps.