A six semaines et quelques poignées d’heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Tokyo, le CIO peut bomber le torse en présentant ses derniers chiffres : 76 % d’athlètes vaccinés ou en passe de l’être, 8.500 compétiteurs déjà qualifiés. Cool. Les nuages s’éloignent. Les doutes se dissipent.
Mais une question demeure, et elle est d’importance : les Jeux de Tokyo pourront-ils accueillir du public ? A 43 jours du lever de rideau, la réponse tient encore de la spéculation. Mais les indices incitent plutôt à l’optimisme.
Selon plusieurs médias japonais, citant des sources proches des autorités politiques et du comité d’organisation, la tendance serait nettement en faveur d’une présence de spectateurs sur les sites olympiques. Dans les deux camps, le gouvernement fédéral et les organisateurs, la confiance serait en train de remonter au rythme de la campagne de vaccination.
Selon un haut fonctionnaire du cabinet du Premier ministre, cité par le Asahi Shimbun, Yoshihide Suga et son entourage seraient très favorables à un nombre important de spectateurs dans les tribunes. Une condition indispensable, pour le Premier ministre japonais, à l’accomplissement de grandes performances par les athlètes et les équipes.
Le scénario d’un huis clos, encore brandi comme une option réaliste le mois dernier par Seiko Hashimoto, la présidente du comité d’organisation, ne serait pas totalement écarté. Mais il serait désormais en bas de la pile.
La décision finale ne sera pas pour tout de suite. Elle n’interviendra pas avant le 20 juin, au plus tôt, soit la fin de l’état d’urgence dans la capitale japonaise.
Mais les voyants passent actuellement au vert. Et, avec eux, la perspective de voir le public autorisé aux Jeux de Tokyo. Le nombre de cas de COVID est en diminution depuis la fin du mois d’avril. La vaccination s’intensifie. Elle devrait prendre encore de la vitesse au cours des six prochaines semaines.
Actuellement, les directives imposées par le gouvernement japonais limitent la jauge pour les événements sportifs à un maximum de 50 % de la capacité, sans pouvoir dépasser 5.000 personnes. En toute logique, ces deux chiffres devraient être privilégiés au moment de décider du nombre de spectateurs autorisés aux Jeux de Tokyo.
Mais selon certaines sources, le comité d’organisation serait tenté de pousser un peu plus loin le curseur, en allant jusqu’à 10.000 spectateurs sur les sites à la capacité la plus importante.
La décision s’annonce complexe. Elle dépendra de la situation sanitaire dans la capitale japonaise au moment de la levée de l’état d’urgence, de l’avancée de la campagne de vaccination, mais aussi de l’avis des experts, pour la plupart très inquiets à la perspective de voir des spectateurs par milliers se croiser dans le périmètre olympique.
Mais les médias japonais le pointent également du doigt : la position finale des autorités sur la question du public s’annonce très politique. Yoshihide Suga a beau assurer que des Jeux sans spectateurs seraient peu propices aux records, il ne négligera pas l’avis de l’opinion publique au moment de trancher la question.
Régulièrement critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire, le Premier ministre ne peut pas se permettre de voir les Jeux donner naissance à une nouvelle vague de la pandémie.
A six semaines de l’ouverture, les derniers sondages menés au Japon affichent, pour la première fois, une légère majorité en faveur de la tenue des Jeux. Les partisans de l’événement sont plus nombreux que les opposants. Tout sauf anecdotique, à une dizaine de jours seulement d’une décision déterminante pour les Jeux de Tokyo.