Il était temps. A un mois et deux jours de la cérémonie d’ouverture, les organisateurs des Jeux et le CIO ont enfin tranché la question de la présence des spectateurs dans les sites olympiques. Comme annoncé, le public sera autorisé dans les tribunes. Mais, comme pressenti, il ne sera pas en grand nombre.
Le sujet était à l’ordre du jour d’une réunion en ligne, lundi 21 juin, entre le CIO, l’IPC, le comité d’organisation, les autorités de Tokyo et du Japon. Elle a été menée tambour battant. Avec, en bout de piste, une décision conforme à quelques nuances près au plan annoncé plus tôt par les médias.
Il tient en deux chiffres : une jauge de 50 % de la capacité des enceintes olympiques, mais sans dépasser un maximum de 10.000 spectateurs. En clair, pas plus de 5.000 personnes dans une salle de 10.000 places, mais 10.000 personnes au stade national, où la capacité atteint 68.000 places.
La menace d’un huis clos, régulièrement brandie au cours des derniers mois, y compris au sommet de la chaîne de décision, est donc écartée. Mais elle pourrait revenir à la manière d’un boomerang. Le CIO et le comité d’organisation l’ont précisé dans un communiqué commun : les Jeux olympiques pourraient se dérouler sans spectateurs, dans le cas où la situation sanitaire venait à se détériorer avant ou après le début de l’événement.
Voilà pour les règles. La réalité, elle, s’annonce légèrement différente. Et il se pourrait bien que les compétiteurs, une fois entrés dans les sites, découvrent des travées finalement moins dépeuplées.
Première exception : les élèves des programmes scolaires et leurs superviseurs. Le CIO l’a précisé au terme de la réunion : ils ne seront pas pris en compte pour le calcul de la jauge. « Ils seront traités séparément car ils ne sont pas considérés comme des spectateurs« , précise l’instance olympique. Ils pourront donc faire le nombre. Cool.
Mais les établissements scolaires japonais ont été nombreux, au cours des derniers mois, à renoncer à utiliser les billets acquis dans le cadre d’un programme spécial proposé par les organisateurs. La jeune classe devrait finalement être moins importante que prévu avant la crise sanitaire.
Autre exception : la cérémonie d’ouverture. Toshiro Muto, le directeur général du comité d’organisation, l’a indiqué lundi 21 juin : les officiels ne seront pas comptés comme des spectateurs, vendredi 23 juillet, pour la première soirée des Jeux. Ils sont traditionnellement nombreux à se presser au stade en pareille occasion. Ils le seront encore le mois prochain à Tokyo, même si les Japonais ont taillé sans retenue dans les effectifs de la « famille olympique ».
Toshiro Muto l’a reconnu : le stade national recensera nettement plus que 10.000 spectateurs dans les tribunes, pour la cérémonie d’ouverture, mais le public restera inférieur à 20.000 personnes.
Les billets ? La question reste à trancher. Les organisateurs japonais ont annoncé qu’ils ne vendraient plus de places pour les épreuves. Logique. Ils ont également expliqué qu’ils prévoyaient d’organiser une loterie pour déterminer qui pourra assister aux sessions dont la capacité est déjà remplie à plus de 50 %.
Financièrement, la nouvelle donne s’annonce comme une très mauvaise affaire. Les organisateurs des Jeux n’ont pas attendu la décision officielle pour faire leurs comptes. Selon Toshiro Muto, le nombre de billets réellement utilisés devrait tourner autour de 2,72 millions. Avant le début de la crise sanitaire et le report des Jeux, le comité d’organisation en avait vendu 4,48 millions.
La billetterie devait initialement contribuer pour environ 820 millions de dollars au budget des Jeux. Elle devrait finalement atteindre, dans le meilleur des cas, une petite moitié de ce pactole.
Pour les Jeux paralympiques, dont l’ouverture est prévue le 24 août, il faudra encore patienter. La décision sur la présence du public, et la jauge des spectateurs, n’interviendra pas avant le 16 juillet.