Le doute n’est plus permis : les Jeux de Tokyo auront bien lieu. Les compétitions se tiendront aux dates et heures prévues, le programme sera déroulé du premier au dernier jour. L’essentiel est sauvé. Mais en dehors des sites officiels, la capitale japonaise n’aura en rien l’allure d’une ville olympique.
Selon plusieurs sources, le comité d’organisation aurait pris la décision de réduire à une peau de chagrin les animations et manifestations initialement prévues en marge des épreuves olympiques. L’ambitieux dispositif imaginé sur le front de mer, dans le quartier de Tokyo Waterfront City, s’annonce comme l’un des plus touchés par les mesures de prévention des risques de propagation du COVID-19.
A l’origine, les organisateurs avaient prévu d’occuper l’espace public avec des stands de restauration, des boutiques officielles et des animations dédiées aux disciplines olympiques et paralympiques. Une promenade olympique figurait sur les plans. Il avait même été décidé de permettre au public d’assister, depuis des zones sécurisées, aux entraînements des athlètes. Waterfront City héberge plus d’une demi-douzaine de sports ou disciplines aux Jeux de Tokyo, dont l’escalade, le basket-ball 3×3, le BMX freestyle et le skateboard. La zone doit également accueillir la vasque de la flamme olympique.
A moins d’un mois de l’ouverture (J – 28 ce vendredi 25 juin), le comité d’organisation serait en train d’amorcer une brutale marche arrière. Contraint de supprimer de son dispositif toutes les zones où la distanciation sociale ne pourrait être assurée, il aurait décidé de rayer de la carte tous les stands de nourriture. Les espaces d’observation de l’entraînement des athlètes sont également menacés. Ils pourraient être maintenus, mais avec une jauge réduite pour le nombre de spectateurs et l’obligation de réserver sa place.
La vasque de la flamme olympique serait également dans le collimateur. Pas question de l’éteindre, la démarche serait perçue comme une forme de renoncement. Mais selon Toshiro Muto, le directeur général du comité d’organisation, un dispositif est actuellement à l’étude pour éviter les rassemblements autour du flambeau.
En fin de semaine passée, la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, avait amorcé le mouvement en expliquant que toutes les projections publiques des Jeux dans la capitale seront annulées. Il était notamment prévu d’installer des fan-zones dans les parcs de Yoyogi, Inokashira et Hibiya.
Yuriko Koike a précisé, au terme d’un entretien d’une heure avec le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga, que certains des sites où devait être proposée une diffusion sur écran géant des Jeux seront transformés en centres de vaccination contre le COVID-19.
Selon la gouverneure de Tokyo, la décision aurait été prise d’un commun accord avec le Premier ministre.
Autre cible : le relais de la flamme. Entamé en mars dernier, son parcours à travers la péninsule doit atteindre Tokyo le 9 juillet. Il doit ensuite sillonner la capitale, jusqu’à son arrivée dans le stade olympique vendredi 23 juillet, pendant la cérémonie d’ouverture.
A ce stade de la préparation, le trajet initial reste d’actualité. Mais, changement d’importance, il pourrait être décidé d’interdire la présence de spectateurs le long du parcours, dans les rues de Tokyo. Une précaution raisonnable, voire inévitable, mais aux tristes conséquences.