Les nouvelles ne sont pas très bonnes, à Tokyo, à moins de quatre semaines de l’ouverture des Jeux de Tokyo. Les organisateurs japonais doivent faire face à l’un des nombreux scénarios catastrophe entassés dans leurs placards depuis le début de la crise sanitaire et le report de l’événement : la découverte de cas de COVID-19 dans les délégations étrangères.
Un premier cas été détecté samedi 19 juin, un entraîneur de l’équipe d’Ouganda, déclaré positif à son arrivée à l’aéroport Narita de Tokyo. Il a été placé en isolement. Un deuxième membre de la délégation, un athlète, a été testé positif à son tour, trois jours plus tard, lors d’un contrôle quotidien effectué à son hôtel de la ville d’Izumisano, dans la préfecture d’Osaka. Lui aussi a été isolé du reste de l’équipe.
Les deux Ougandais étaient vaccinés. Ils avaient été testés négatifs avant leur départ pour le Japon. Depuis, les autorités japonaises ont confirmés qu’ils avaient attrapé le variant Delta, le nom désormais donné au variant indien, plus contagieux que le virus originel.
Les Japonais l’avaient prévu, ils n’ont donc pas tardé à réagir. Sans surprise, ils ont annoncé au cours des dernières heures une nouvelle série de mesures destinées à encore renforcer les précautions sanitaires.
La première : les athlètes et membres d’une délégation étrangère présentant un ou plusieurs cas de COVID-19 à l’arrivée au Japon seront immédiatement placés en isolement. Les Ougandais ne l’ont pas été, samedi 19 juin, après la découverte d’un cas positif parmi l’encadrement. Le reste de l’équipe a pu quitter l’aéroport pour rejoindre, à bord d’un bus spécial, son camp de base dans la préfecture d’Osaka.
Hidemasa Nakamura, l’un des responsables des opérations au comité d’organisation, l’a expliqué dimanche 27 juin : « Nous allons immédiatement prendre des dispositions pour isoler et tester toutes les personnes qui auront voyagé avec une personne positive, avant même de déterminer si elles ont été en contact étroit avec une personne infectée. »
Après la découverte d’un deuxième cas de COVID-19 parmi la délégation ougandaise, les organisateurs avaient essuyé un flot de critiques. Il leur avait notamment été reproché d’avoir laissé le reste de la délégation quitter l’aéroport et s’en tenir à ses plans initiaux, avec un long voyage vers la ville d’Izumisano.
Pour les athlètes, cette nouvelle donne ne sera pas sans conséquence. Il pourrait en effet leur être demandé de rester à Tokyo, dans un centre d’isolement, pour avoir voyagé avec une personne infectée. Ils ne pourraient alors pas rejoindre leur lieu d’entraînement pré-olympique avant une période d’isolement.
Autre nouvelle mesure sanitaire : le gouvernement japonais aurait décidé, selon plusieurs médias, de demander aux membres des délégations de six pays étrangers de subir un test quotidien pendant les sept jours précédant leur départ pour Tokyo. Cette mesure s’applique aux délégations venues d’Inde, du Népal, du Pakistan, des Maldives, du Sri Lanka et d’Afghanistan. Elle prendra effet le 1er juillet.
Par ailleurs, cinq autres pays ont été placés par les autorités japonaises sur une deuxième liste : l’Egypte, le Vietnam, la Malaisie, la Grande-Bretagne et le Bangladesh. Les membres de leur délégation devront se soumettre à un test quotidien au cours des trois jours précédant leur voyage vers le Japon.
Pour les autres nations, la règle ne change pas : deux tests de dépistage dans les quatre jours précédant le départ, le deuxième devant intervenir dans les 72 heures avant le décollage.
Précision : les athlètes des 11 pays ciblés seront autorisés à s’entraîner, avant de s’envoler vers le Japon pour les Jeux de Tokyo, mais sous réserve de ne pas entrer en contact avec des personnes ne faisant pas partie de leur équipe. Pour les représentants des six pays les plus à risque, cette condition devra être respectée pendant sept jours. Pour les autres, elle concerne seulement les trois derniers jours. Un sacré casse-tête.