Mauvais signe. A 18 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Tokyo, ce lundi 5 juillet, les nouvelles en provenance du Japon oscillent entre le plutôt alarmant et le franchement inquiétant. La crise sanitaire continue de semer le désordre dans les plans des organisateurs japonais. A moins de trois semaines du lever de rideau, les certitudes d’hier font désormais place à une vague de flou très impénétrable.
Le weekend avait pourtant plutôt bien commencé, dans la capitale japonaise, avec l’annonce par Seiko Hashimoto, la présidente du comité d’organisation, d’une nouvelle rassurante : pas un seul cas positif enregistré parmi les quelques 500 athlètes étrangers arrivés au Japon au cours de la semaine. Cool.
Mais, patatras, l’agence Kyodo News a révélé dimanche la découverte d’un cas de COVID-19 dans l’équipe serbe d’aviron. Il s’agirait d’un rameur. L’athlète a été placé immédiatement en isolement à l’aéroport d’Haneda. Ses quatre partenaires de voyage, également membres de la délégation serbe, ont été considérés comme cas contact. Eux aussi ont été placés en isolement, dans un centre spécialisé situé non loin de l’aéroport.
Les rameurs et leur encadrement devaient se rendre à Nanto, une ville de la préfecture de Toyama, pour leur stage terminal d’entraînement. Selon les autorités locales, le camp de préparation des Serbes sera très certainement annulé. Un coup dur pour les athlètes, qui pourraient se retrouver en repos forcé une fois leur isolement terminé, à une semaine environ du début des compétitions d’aviron.
Autre mauvaise nouvelle : le gouvernement japonais envisagerait très sérieusement de maintenir l’état de « quasi-urgence » à Tokyo pendant les Jeux olympiques. Il devait être levé au soir du 11 juillet. Mais selon plusieurs sources gouvernementales, il pourrait être prolongé d’un mois, et couvrir toute la durée des Jeux. La décision finale devrait être prise par le Premier ministre, Yoshihide Suga, jeudi 8 juillet.
En cause, une nouvelle flambée des cas de COVID à Tokyo et dans ses environs. Pas moins de 518 nouveaux cas ont été enregistré dimanche 4 juillet. La veille, la capitale en avait dénombré 716, le nombre le plus élevé depuis plus de cinq semaines.
L’état dit de « quasi-urgence » impose notamment des restrictions sur l’activité commerciale. Il demande aux restaurants de ne plus servir d’alcool à partir de 19 heures et de fermer leurs portes à 20 heures.
Conséquence : les organisateurs des Jeux seraient en train de revoir leurs plans quant à la présence de spectateurs sur les sites de compétition. Après avoir annoncé le 21 juin dernier, sans masquer un certain soulagement, leur décision d’autoriser une jauge de 50 % de la capacité des sites, avec un maximum de 10.000 personnes, ils feraient aujourd’hui marche arrière.
Plusieurs options sont sur la table, mais la plus en vue consisterait à abaisser le plafond maximum à seulement 5.000 spectateurs. Elle prévoit également de privilégier le huis clos pour toutes les sessions se déroulant après 21 heures.
Selon un tel scénario, environ 40 % des sessions pourraient se dérouler sans spectateurs, dont les deux cérémonies et les épreuves d’athlétisme, le football et le baseball. Plusieurs sources au sein du comité d’organisation estiment qu’une telle mesure concernerait 300 sessions, sur les 750 prévues au programme.
Commentaire d’un responsable du comité d’organisation, cité par Kyodo News : « Il est préférable de ne pas avoir de spectateurs dès le début plutôt que passer à une interdiction totale après une déclaration d’état d’urgence pendant les Jeux ».
Une réunion annoncée décisive est prévue cette semaine, sans doute jeudi 8 juillet, entre le comité d’organisation, le CIO, les autorités nationales et locales. Le compte-à-rebours affichera alors seulement J – 15 jours avant la cérémonie d’ouverture.