La tendance se confirme. Elle ne réjouira personne. Selon plusieurs médias japonais, l’option du huis clos semble désormais tenir solidement la corde, au Japon, pour certains des événements les plus attendus des Jeux de Tokyo.
A 17 jours du début, le quotidien Asahi rapporte ce mardi 6 juillet que le gouvernement japonais s’active actuellement à prendre des dispositions pour que la cérémonie d’ouverture, vendredi 23 juillet, se déroule avec pour tout public un nombre réduit d’officiels, médias et VIP.
Selon plusieurs sources, les spectateurs « normaux » ne seront pas autorisés au stade olympique pour cette première soirée des Jeux de Tokyo, en vertu des nouvelles directives sanitaires imposant un huis clos pour tous les événements prévus après 21 heures. Dans le même temps, le nombre d’invités, de médias et de membres des délégations officielles sera très fortement revu à la baisse. Il devait atteindre 10.000 personnes dans les estimations initiales. Il devrait en être assez loin.
La décision finale est attendue jeudi 8 juillet. A seulement deux semaines et un jour, donc, de la cérémonie d’ouverture. Ce jour-là, le gouvernement japonais doit décider de la prolongation au-delà de la date initiale du 11 juillet de l’état de « quasi-urgence » à Tokyo et dans trois préfectures voisines. Au même moment, une réunion au sommet doit se tenir entre le comité d’organisation, le gouvernement central, les autorités de Tokyo, le CIO et l’IPC. A l’ordre du jour, la question des spectateurs sur les sites olympiques.
Yoshihide Suga, le Premier ministre, n’a jamais caché son souhait de voir les Jeux de Tokyo se dérouler devant du public. Mais il doit aujourd’hui composer avec l’opposition politique, plutôt favorable au huis clos, surtout depuis la défaite de la coalition au pouvoir aux élections pour l’assemblée de Tokyo, organisées dimanche 4 juillet.
Longtemps présenté à Tokyo et à Lausanne comme une option du dernier recours, le huis clos s’affiche désormais comme le choix de la raison pour les Japonais, confrontés depuis plusieurs semaines à une situation sanitaire toujours aussi difficile à maîtriser.
Selon l’agence Kyodo News, le relais de la flamme olympique évitera toutes les voies publiques pendant la totalité de son parcours dans Tokyo, censé débuter vendredi 9 juillet. Dans un premier temps, il avait été annoncé que cette mesure sanitaire serait appliquée seulement pendant la première semaine du relais. Elle serait désormais également étendue à la deuxième semaine. Les cérémonies d’allumage de la flamme, prévues quotidiennement jusqu’au 23 juillet, se dérouleront également sans spectateurs.
Dans le même temps, le gouverneur de la préfecture d’Hokkaido a demandé lundi 5 juillet au comité d’organisation des Jeux d’envisager que les deux marathons et les épreuves de marche à Sapporo se tiennent sans public sur le bord de la route. Naomichi Suzuki a rencontré les organisateurs, dont le directeur général adjoint Hiroshi Sato, pour évoquer les mesures sanitaires à mettre en place à Sapporo entre le 5 et le 8 août, période pendant laquelle seront regroupés les deux marathons et la marche. Le huis clos aurait été discuté comme l’option la plus raisonnable.
Tout sauf un hasard : le comité d’organisation a annoncé, lundi 5 juillet, sa décision de repousser au samedi 10 juillet la publication des résultats de la nouvelle loterie des billets. Elle doit attribuer les places pour toutes les sessions dont le nombre de billets déjà vendus a dépassé la jauge de 50 % de la capacité des enceintes. Ses résultats étaient attendus pour ce mardi 6 juillet.
A deux semaines et trois jours de l’ouverture, la question des spectateurs est toujours en suspens. Mais tous les signaux indiquent aujourd’hui que le huis clos pourrait être la norme.