C’est fait. A 11 jours de l’ouverture des Jeux olympiques, Tokyo est entrée officiellement ce lundi 12 juillet en situation d’état d’urgence. Sauf miracle de la science ou des cieux, la capitale japonaise y restera jusqu’au 22 août. Les Jeux se dérouleront donc, du premier au dernier jour, dans une ville étouffée par les restrictions sanitaires.
La conséquence la plus spectaculaire de l’état d’urgence a été annoncée en fin de semaine passée : l’interdiction des spectateurs sur les sites de compétition à Tokyo et dans trois préfectures voisines (Chiba, Saitama et Kanagawa). Deux autres préfectures, parmi les plus directement concernées par les compétitions, ont déjà rejoint le mouvement. A Sapporo (football, marathon et marche), le public restera chez lui. Même chose dans la préfecture de Fukushima (baseball et softball).
Selon le dernier décompte des organisateurs, moins d’une trentaine de sessions restent susceptibles de recevoir du public. Trois fois rien, donc. Mais il semble peu probable que les autorités des préfectures concernées prennent le risque, politique notamment, de faire bande à part.
Dans les faits, l’état d’urgence à la sauce japonaise se révèle assez peu contraignant. Il n’empêche pas les habitants de Tokyo de se rendre au travail. Il ne leur interdit pas de prendre les transports en commun. Il n’impose pas de couvre-feu.
Effet le plus visible : les commerces sont tenus de fermer à 20 heures, en priorité les centres commerciaux et les grands magasins. Les restaurants sont soumis à la même règle. Ils doivent également s’abstenir de servir de l’alcool.
Suffisant ? Les Japonais sont nombreux à penser le contraire. Beaucoup craignent que la présence dans la capitale de 59.000 accrédités (leur nombre devait atteindre 180.000 avant le début de la crise sanitaire), venus de l’étranger pour la grande majorité d’entre eux (41 000), provoque une nouvelle flambée des cas de COVID-19.
A 11 jours de l’ouverture, les prévisions restent très aléatoires. Le gros des troupes n’a pas encore rejoint le Japon. Mais, malgré les mesures sanitaires imposées aux entrants par les autorités japonaises, les cas se sont multipliés au cours des derniers jours.
Selon la NHK, un membre de la délégation israélienne a été testé positif au coronavirus, vendredi 9 juillet, à son arrivée à l’aéroport Haneda de Tokyo. Il a été immédiatement placé en isolement dans un établissement accrédité situé dans la capitale. Une enquête a été ouverte pour déterminer si la personne infectée avait été en contact avec d’autres membres de la délégation au cours du voyage. Un scénario probable.
Un autre cas a été découvert chez un visiteur venu de l’étranger n’appartenant pas à une délégation. La nature de son accréditation n’a pas été dévoilée, mais il pourrait s’agir d’un officiel du CIO ou d’une fédération internationale, un partenaire ou un membre des médias.
Le cas a été confirmé par le comité d’organisation. La personne infectée a été placée en isolement pour une période de 14 jours. Elle ne verra pas le début des Jeux.
Selon les médias japonais, ce cas positif serait le premier enregistré parmi les accrédités olympiques n’appartenant pas à une délégation sportive étrangère. Mais pas moins de 16 personnes résidant au Japon, directement impliquées dans les Jeux de Tokyo, ont été testées positives depuis le 1er juillet, date de la mise en place des mesures sanitaires préparées par les organisateurs.