Il fallait s’y attendre. A défaut de public sur les sites, les Jeux de Tokyo occupent à fond le terrain digital. Ils tournent au virtuel. Et affichent déjà, dans ce domaine, des résultats spectaculaires.
Le CIO a dévoilé ses chiffres, ce mercredi 28 juillet, par la voix de Christopher Carroll, son directeur du marketing et de l’engagement digital. Ils sont bluffants.
« Sur les plateformes numériques du CIO et de Tokyo 2020, c’est à dire les sites Internet et les applications, nous avons battu des records au cours des cinq premiers jours, a-t-il expliqué. Le trafic a dépassé les 50 millions de personnes, ce qui représente le double des résultats enregistrés aux Jeux de Rio 2016. Dans le même temps, l’application Olympics a fait une entrée dans le top 10 » sur Apple Store et Google Play.
La progression ne connaît pas d’exception. Sur les réseaux sociaux, les Jeux de Tokyo ont déjà totalisé plus de 2 milliards de citations. Sur Instagram, ils génèrent un trafic douze fois supérieur à la normale. L’application TikTok pulvérise ses records, avec la mise en ligne de plus de 1,4 milliard de vidéos. Vingt millions de vidéos ont déjà été vues sur YouTube, environ huit fois le résultat enregistré au même stade des Jeux cinq ans plus tôt à Rio de Janeiro.
Dans le détail, l’impact digital des Jeux de Tokyo se révèle particulièrement fort aux Etats-Unis, au Japon et en Chine. Aux Etats-Unis, la cérémonie d’ouverture a fait un flop sur la chaîne NBC (17 millions de téléspectateurs), mais le trafic sur Internet et sur les applications est en hausse de 20 % par rapport aux Jeux de Rio 2016.
L’Australie, portée par sa nouvelle génération de nageuses, suit de près le trio de tête. A en croire Christopher Carroll, l’impact des Jeux serait 17 fois supérieur à celui enregistré à Rio 2016. Un effet, selon le CIO, de la décision d’attribuer à Brisbane l’événement olympique en 2032.
Plus étonnant, l’Inde pointe dans le top 5 mondial en termes de trafic et d’engagement digital, malgré une présence discrète de ses athlètes sur les podiums olympiques (une seule médaille, en argent, depuis le début des Jeux).
Le CIO s’en frotte les mains : les sports additionnels ont touché leur cible, à savoir la jeune génération. Le skateboard a fait mouche, avec des pics de trafic dimanche et lundi, notamment aux Etats-Unis, au Japon et au Brésil. Christopher Carroll l’a expliqué : 700.000 utilisateurs de moins de 20 ans ont suivi la compétition, lundi 26 juillet, sur les plateformes du CIO et de Tokyo 2020.
Prompt à l’analyse, le CIO devine derrière ces premiers résultats les effets de la crise sanitaire. « Avec la pandémie, les gens ont pris l’habitude de consommer le sport de façon différente, suggère Yiannis Exarchos, le directeur général d’OBS, la branche audiovisuelle du CIO. Ils ne peuvent plus se rendre sur place, mais ils interagissent avec les athlètes, les histoires, les résultats et les performances. Les plateformes numériques sont désormais au centre de l’événement. Dans un tel contexte, les Jeux de Tokyo ont tout pour devenir les plus interactifs de l’histoire. »
Après la décision des organisateurs japonais d’interdire les spectateurs venus de l’étranger, OBS a imaginé une nouvelle approche de l’événement. Parmi les nouveaux outils proposés, la possibilité pour les fans du monde entier d’afficher leur soutien aux athlètes, via les diffuseurs officiels ou sur les plateformes numériques, Olympic.com et Tokyo2020.org. Ils peuvent notamment poster de courtes vidéos de soutien et d’encouragement.
Mercredi 28 juillet, avant même le début des compétitions, le CIO avait déjà recensé plus de 83 millions de messages ou images de soutien. Commentaire de Yiannis Exarchos : « Les spectateurs n’ont pas pu venir, mais le monde réagit, s’engage et veut exprimer sa présence aux Jeux.«