Les Japonais et le CIO avaient prévenu : le non respect des règles sanitaires aux Jeux de Tokyo pourrait être sanctionné. Sévèrement. Et sans tolérer les exceptions. Athlètes, officiels, médias… Tout le monde à la même enseigne.
Ils ont tenu parole. Deux athlètes ont été exclus des Jeux pour n’avoir pas suivi à la lettre les consignes sanitaires imposées aux accrédités olympiques. Deux judokas géorgiens se sont vus retirer leur accréditation par les organisateurs japonais. L’information a été confirmée dans l’après-midi par leur comité national olympique.
Selon un porte-parole de la délégation géorgienne, les deux exclus sont Vazha Margvelashvili et Lasha Shavdatuashvili. Ils ont l’un et l’autre décoché une médaille d’argent aux Jeux de Tokyo, respectivement en – 66 kg et – 73 kg. Leur faute ? Ils ont pris la liberté de quitter le village pour aller faire du tourisme dans Tokyo. Ils auraient été vus dans la capitale, mardi dernier, prenant des photos près de la Tokyo Tower, habillés de leur tenue de l’équipe géorgienne.
En soi, rien de renversant. Mais les « playbooks » publiés par les organisateurs japonais sont formels : les athlètes et leur encadrement ne sont pas autorisés à quitter le village pour des raisons ou des activités non liées aux Jeux. Le tourisme et le shopping sont donc à rayer de leur emploi du temps.
Privés de leur accréditation, les deux Géorgiens ne peuvent plus entrer au village, ni sur aucun site olympique. Ils sont exclus des Jeux, au sens le plus littéral du terme.
La sanction ne changera pas grand-chose à leur expérience olympique. Ils en avaient terminé de leur compétition, le judo bouclant ce samedi 31 juillet sa dernière épreuve. Selon les règles établies par les organisateurs, ils devaient quitter le village, et le Japon, au plus tard quarante-huit heures après la fin de leur épreuve.
Anecdotique ? Pas vraiment. En prononçant pour la première fois des sanctions à l’encontre de deux athlètes, le comité d’organisation envoie un message clair aux délégations : aucun relâchement ne sera autorisé, le protocole doit être respecté.
Masa Takaya, le porte-parole de Tokyo 2020, l’avait précisé sans nuance, plus tôt dans la journée, pendant la conférence de presse quotidienne du CIO et du comité d’organisation : « Personne ne doit quitter le village des athlètes pour faire du tourisme« . La nationalité et le nombre des athlètes sanctionnés n’avaient pas encore été dévoilés. Ils l’ont été plus tard dans l’après-midi.
Le timing ne doit peut-être rien au hasard. L’annonce de ces deux sanctions, les premières depuis le début des Jeux de Tokyo, intervient à un moment où la pandémie de COVID-19 prend encore de la vitesse au Japon et dans sa capitale. Le nombre de cas a atteint un nouveau record à Tokyo, samedi 31 juillet, avec 4.058 personnes infectées. Il a franchi pour la première fois la barre des 4 000. Le gouvernement japonais a décidé détendre l’état d’urgence à quatre nouvelles préfectures, dont trois dans les environs de Tokyo.
A mi-parcours des Jeux de Tokyo, la presse japonaise mitraille quotidiennement le CIO et le comité d’organisation de questions sur l’impact de l’événement sur la crise sanitaire au Japon. Dans un tel contexte, le moindre dérapage de la famille olympique serait certainement amplifié par la caisse de résonance de l’événement.