L’événement est toujours attendu. Au moins par le mouvement olympique. La conférence de presse de bilan des Jeux du président du CIO. Thomas Bach, l’actuel maître des anneaux, ne s’y est jamais dérobé depuis sa prise de pouvoir à l’automne 2013. A Tokyo, il a poursuivi la tradition.
Pour l’occasion, le dirigeant allemand a pris un peu d’avance. Il s’est installé à la tribune de l’immense salle de conférence du Centre principal de presse (MPC) en début d’après-midi, ce vendredi 6 août. A deux jours et demi de la fin des Jeux de Tokyo.
La raison : un voyage express à Sapporo, dans l’île d’Hokkaido, où Thomas Bach assistera samedi matin au marathon masculin, dernière épreuve des compétitions d’athlétisme. Mais le président du CIO a profité de la date anticipée de sa rencontre avec les médias pour éluder certaines questions sur le bilan des Jeux de Tokyo. Malin.
Pendant plus d’une heure, Thomas Bach a livré son impression de l’événement olympique et répondu à toutes les questions. A une exception : les Jeux d’hiver de Pékin 2022. « Nous sommes là pour parler des Jeux de Tokyo, pas des suivants« , est intervenu Mark Adams, le porte-parole du CIO, après que deux journalistes aient tenté d’attirer Thomas Bach sur le terrain glissant de la Chine et des Jeux d’hiver 2022. Malin, également.
Le bilan des Jeux de Tokyo. Tony Bach l’a répété, insistant sur chaque mot : les Jeux de Tokyo ont dépassé ses espérances. « J’avais dit avant le début que Tokyo était la ville olympique la mieux préparée de l’histoire. Ce que nous avons vécu depuis l’ouverture prouve que cela était vrai. Nous n’avons même pas eu à organiser une seule réunion de coordination pendant une semaine. Les Jeux de Tokyo sont arrivés à un moment où le monde a besoin d’un message d’espoir. Ils ont montré qu’il était possible d’organiser un événement avec des gens venus du monde entier, qu’il était possible de rassembler à nouveau les individus. »
Les athlètes. Premiers acteurs des Jeux, les athlètes l’ont été encore plus dans un événement olympique privé de spectateurs. Thomas Bach les a rencontrés un peu partout, au village et sur les sites de compétition. Il les a écoutés. « J’ai ressenti parmi eux, surtout au village, une ambiance et une atmosphère encore plus solidaires et enjouées que lors des éditions antérieures. Les athlètes étaient heureux d’être là. Heureux d’être ensemble. Heureux de se retrouver dans une grande compétition. Ils sont tous, je crois, très reconnaissants aux Japonais d’avoir maintenu les Jeux de Tokyo malgré la situation et les difficultés. » Le président du CIO l’a pointé du doigt : plus de 800 athlètes présents aux Jeux de Tokyo ont bénéficié, pendant leur carrière, de l’aide de la Solidarité olympique. Aux Jeux de Tokyo, leur bilan s’élève à 23 médailles d’or, 25 en argent et 25 en bronze.
Les nouveaux sports. Ils ont apporté, selon Thomas Bach, fraîcheur et jeunesse. « Les athlètes issus de ces nouveaux sports (skateboard, escalade, surf…) se sont révélés être des olympiens très enthousiastes. L’ajout de ces sports ou disciplines a rendu les Jeux de Tokyo plus jeunes, plus urbains et encore plus équilibrés entre les deux sexes. Je dois avouer que l’arrivée dans le programme du skateboard avait fait naître quelques doutes. Nous étions sceptiques, la fédération internationale également. Mais nous avons pu voir pendant ces Jeux que le mariage était réussi. »
L’annulation des Jeux. L’aveu peut étonner, mais Thomas Bach a reconnu que l’annulation des Jeux de Tokyo, scénario longtemps envisagé, aurait été une bonne affaire pour le CIO sur un plan purement financier. « Nous étions couverts par les assurances, nous n’aurions pas perdu d’argent. En revanche, le maintien des Jeux nous a coûté, car nous avons débloqué une enveloppe de 800 millions de dollars pour rendre ces Jeux possibles. Une annulation aurait été terrible pour les investissements réalisés par les Japonais. Personne ne serait venu voir toutes leurs réalisations. » Mais le président du CIO l’a confirmé : l’instance olympique ne remettra pas la main à la poche pour compenser le manque à gagner des Japonais dû à l’absence de spectateurs. « Nous avons déjà contribué au budget des Jeux de Tokyo par une subvention de 1,7 milliard de dollars, plus une aide de 800 millions après la décision du report. Et nous les avons aidés à économiser 4,6 milliards de dollars en remettant à plat les plans initiaux. » Plus, ce serait trop.