Le CIO peut se frotter les mains. Sa promptitude à distribuer très en amont les prochaines éditions des Jeux olympiques ne décourage pas les postulants. Elle semble même avoir un effet inverse, en incitant les candidats à accélérer leurs projets, convaincus que l’attentisme pourrait leur coûter cher.
Avec la désignation de Brisbane et du Queensland pour l’accueil des Jeux en 2032, officialisée le mois dernier par la session du CIO à Tokyo, la prochaine case libre concerne l’édition 2036. Dans quinze ans. Mais les candidatures se font déjà connaître.
L’Indonésie a annoncé sa volonté de décaler de quatre ans son ambition olympique. C’était prévu. La Russie vient également de sortir du bois. Cela l’était moins.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a profité d’une rencontre avec les médaillés des Jeux de Tokyo, vendredi 13 août dans la région de Rostov, pour dévoiler ses cartes. À la question de savoir si une candidature aux Jeux olympiques d’été en 2036 était à l’ordre du jour, il a répondu sans langue de bois qu’elle était « actuellement envisagée. »
« Les candidatures sont en cours d’étude et de préparation, a-t-il confié à l’agence TASS. Nous avons plusieurs villes intéressées. Saint-Pétersbourg, c’est sûr, et je crois que Kazan aussi. »
Plus surprenant, le ministre russe des Affaires étrangères a lancé un appel du pied aux autres villes qui pourraient se joindre à la course. La région de Rostov, notamment. « Plusieurs villes ont déjà soumis leur candidature, alors ne traînez pas« , a suggéré Sergueï Lavrov en s’adressant aux élus de la région.
Sergueï Lavrov n’est pas le premier membre du gouvernement russe à exprimer publiquement l’ambition olympique du pays. Oleg Matsytsin, le ministre des Sports, l’avait fait avant lui, le mois dernier, au moment de l’ouverture des Jeux de Tokyo.
« Il est encore un peu trop tôt pour en parler, mais je pense que la Russie sera en mesure de recevoir les Jeux de 2036, a expliqué l’ancien pongiste et président de la FISU. Cela ne sera pas une décision à prendre à la légère, mais nous avons toutes les ressources nécessaires pour organiser un événement de cette ampleur. J’espère qu’avant cela, la Russie aura l’occasion d’accueillir d’autres grands événements, européens et mondiaux. Nous en avons le potentiel. Le mouvement sportif le souhaite. La Russie a toujours été et reste un partenaire fiable du mouvement olympique. »
Suspendue pendant deux ans du mouvement olympique, pour ses nombreuses entraves à la lutte antidopage, la Russie est contrainte actuellement de mettre profil bas. Ses dirigeants ne peuvent pas postuler à un mandat au sein d’une instance internationale. Le pays ne peut pas se porter candidat à l’accueil d’un événement mondial ou olympique. Ses athlètes devront concourir sous statut neutre aux Jeux d’hiver de Pékin 2022.
Mais la suspension de la Russie prendra fin au mois de décembre 2022. Assez tôt pour se lancer dans la course aux Jeux d’été en 2036.