Inquiétant. A 170 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin 2022, soit moins de six mois, la Chine continue de rayer un à un tous les événements sportifs internationaux prévus sur son territoire. Le dernier en date concerne pourtant directement le futur rendez-vous olympique.
L’Union internationale de patinage (ISU) a annoncé mardi 17 août, sur son compte Twitter, l’annulation du Grand Prix de Chine de patinage artistique et danse sur glace. Il devait se tenir du 4 au 7 novembre à Chongqing, une ville de plus de 30 millions d’habitants située dans le sud-est du pays. La compétition figurait au programme du Grand Prix, le circuit majeur de l’ISU, composé de six étapes dont une finale en fin d’année.
En cause, la situation sanitaire. L’ISU l’explique très sobrement : « En raison du nombre très limité de vols internationaux vers les villes chinoises et des restrictions sanitaires liées au COVID-19, une bulle autour de la compétition ne peut pas être réalisée ».
Sans bulle, pas de compétition. La Chine met les pouces. A l’ISU de se retrousser les manches pour trouver à la va-vite une solution de repli. L’instance internationale a déjà lancé un appel aux potentiels remplaçants, expliquant vouloir « maintenir à six le nombre de Grand Prix de patinage artistique » au cours de la saison. Avis aux amateurs.
La finale du Grand Prix, prévue à Osaka du 9 au 12 décembre 2021, reste d’actualité. Elle doit servir d’entrée en matière avant les Jeux d’hiver de Pékin 2022 (4 au 20 février). Le Japon vient d’organiser les Jeux olympiques et s’apprête à remettre le couvert aux Jeux paralympiques. Une finale du Grand Prix de patinage artistique ne doit pas lui sembler plus complexe à mettre en place qu’un championnat régional.
A moins de six mois des Jeux d’hiver de Pékin, la décision des autorités chinoises de rayer du calendrier le Grand Prix de Chine de patinage artistique ne surprend pas. Elle s’inscrit dans la logique d’un pays dont la politique sanitaire reste l’une des plus strictes sur la planète.
Mais en restant droits dans leurs bottes, les Chinois envoient un message au mouvement olympique. Ils annoncent la couleur : les Jeux d’hiver de Pékin seront enveloppés d’une bulle sanitaire plus imperméable encore que celle mise en place par les Japonais pour Tokyo 2020.
Les bases resteront identiques d’un événement à l’autre : tests quotidiens pour les athlètes et leur environnement direct, port du masque obligatoire, distanciation sociale. Rien de très inattendu. Mais les Chinois veulent aller plus loin.
Selon le New York Times, les organisateurs envisageraient l’utilisation de thermomètres sous les aisselles à porter toute la journée. Ils auraient décidé d’installer des parois en plexiglass dans toutes les zones d’interview, afin d’isoler les athlètes des médias. Ils prévoiraient d’empêcher tout contact direct entre les compétiteurs et les juges et arbitres.
Les conditions de quarantaine n’ont pas encore été dévoilées par les organisateurs chinois. Aux Jeux de Tokyo, le CIO a été interrogé à plusieurs reprises sur la question. Mais son porte-parole, Mark Adams, a noyé le poisson, se contentant de répondre qu’il lui était difficile de parler d’un événement devant se dérouler six mois plus tard. Selon certaines sources, les résidents chinois appelés à travailler sur les Jeux seront soumis à un isolement prolongé à la fin des compétitions, avant de pourvoir regagner leur domicile dans le reste de le Chine.
Le public ? Même incertitude. Mais les organisateurs n’ont toujours pas lancé la billetterie, preuve que l’option d’un huis clos n’est pas écartée. Toujours selon le New York Times, les Chinois auraient déjà pris la décision de réduire à moins de 30.000 le nombre d’étrangers autorisés à se rendre à Pékin pour les Jeux d’hiver, accrédités compris. Pour les Jeux de Tokyo, plus de 40.000 personnes ont pu entrer au Japon.