Les chiffres inquiètent. A trois jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Tokyo (24 août au 5 septembre), les organisateurs japonais ont enregistré dimanche 22 août le nombre de 30 cas de COVID-19 parmi les personnes directement liées à l’événement. Un record.
La veille, le décompte s’était arrêté à 15 cas. Mercredi 18 août, il avait atteint son niveau le plus haut, avec 18 personnes infectées. Le calcul est facile : le nombre de cas a doublé en 24 heures au sein de la communauté paralympique. Et il n’a jamais été aussi élevé, alors que le début des Jeux paralympiques est prévu pour mardi 24 août.
Seule bonne nouvelle : les 30 nouveaux cas ont tous été recensés en dehors du village des athlètes. Mais la liste compte malgré tout deux compétiteurs. Leur identité n’a pas été dévoilée, mais ils ont été testés positifs dans la préfecture de Chiba, voisine de Tokyo, où ils étaient en stage terminal avant de rejoindre le village. Les deux athlètes ont été placés en quarantaine pour 14 jours. Leurs Jeux sont terminés avant même d’avoir commencé.
A ce jour, quatre athlètes ont déjà été testés positifs au COVID-19. Les quatre cas ont tous été découverts au cours des trois derniers jours.
Parmi les autres personnes infectées au cours des derniers 24 heures figurent également deux représentants des médias, un salarié du comité d’organisation et un volontaire.
Au total, 131 cas de COVID-19 ont été recensés depuis le début de la période paralympique, dont 10 membres des médias.
Les chiffres restent très comparables à ceux enregistrés pendant les Jeux olympiques. Mais, nuance importante, ils concernent un événement aux dimensions nettement plus réduites. Les Jeux paralympiques de Tokyo vont rassembler 4 400 athlètes. Ils étaient 10.500 aux Jeux olympiques. En proportion, le nombre de cas est donc nettement plus élevé. Inquiétant.
Conséquence attendue : les organisateurs ont déjà pris la décision de renforcer les mesures sanitaires. Le directeur général du comité d’organisation, Toshiro Muto, l’a expliqué dimanche 22 août : toutes les personnes accréditées vont être soumises à « de nouvelles mesures de précaution nécessaires ». Le régime de base – port du masque, distanciation sociale, limitation des déplacements et tests de dépistage quotidiens – reste en vigueur. Mais il est jugé désormais insuffisant.
Parmi les nouvelles règles annoncées, un test quotidien pour le personnel du village paralympique, au lieu d’une fois tous les quatre jours comme stipulé dans la dernière version du « playbook » édité par les organisateurs.
Autre nouveauté du jour : un coup de vis supplémentaire sur les restrictions de déplacement. Il ne sera plus autorisé à certains accrédités, dont les médias, d’emprunter les transports publics ou de circuler librement dans la capitale une fois la période de 14 jours de présence au Japon terminée. Il leur faudra rester sagement dans la bulle paralympique du premier au dernier jour de leur séjour à Tokyo.
Enfin, les organisateurs ont expliqué qu’il faudrait également aux participants limiter leurs visites « aux endroits figurant sur leur programme de travail ». Ils devront aussi prendre leurs repas « dans les installations situées à l’intérieur des sites paralympiques ou dans les hôtels où ils séjournent, en mangeant seul et sans parler ».
Sur le principe, rien de très nouveau. Les mêmes consignes avaient été édictées pour les Jeux olympiques. Mais elles concernaient seulement la période des 14 premiers jours de présence au Japon. Au quinzième jour, les accrédités olympiques, médias notamment, voyaient le feu passer du rouge au vert. Un pass leur était distribué pour emprunter le métro. Leur horizon devenait moins étroit.
Pour les Jeux paralympiques, les Japonais resserrent tous les boulons. La bulle doit rester étanche. Du premier au dernier jour.