Les Jeux de Tokyo appartiennent au passé, mais leur coût définitif reste encore inconnu. Et il en sera ainsi au moins quelques mois supplémentaires.
Un peu plus de trois semaines après la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, point final de la saga la plus improbable et inattendue de l’histoire du mouvement sportif, le conseil d’administration de Tokyo a tenu mardi 28 septembre sa première réunion depuis le baisser de rideau.
A en croire le directeur général du comité d’organisation, Toshiro Muto, invité à en ébaucher un compte-rendu devant les médias, l’ambiance a été chaleureuse et les visages plutôt souriants. Pas vraiment étonnant, puisque les sujets les plus douloureux n’étaient pas inscrits à l’ordre du jour.
Au menu, le succès du programme sportif des Jeux olympiques et paralympiques, mais aussi leur impact en termes de diplomatie sportive, malgré le huis clos et la faible présence de dignitaires étrangers. Sur ces dossiers, Tokyo 2020 est passé au vert.
Le coût ? Patience. A la question d’un journaliste japonais de savoir si la facture finale des Jeux dépasserait le chiffre de 15,4 milliards de dollars du dernier budget, Toshiro Muto n’a pas cherché à noyer le poisson. Il a reconnu ne pas encore avoir de réponse.
« Je ne suis pas prêt à répondre à votre question, a-t-il expliqué en conférence de presse. Je ne dispose pas encore de l’information. Nos équipes se penchent actuellement sur la question. »
Trop tôt, donc. Selon Toshiro Muto, la question du coût des Jeux devrait être abordée à l’occasion de la prochaine réunion du conseil d’administration. Elle est prévue au mois de décembre. Mais le directeur général de Tokyo 2020 l’a précisé : les chiffres présentés seront encore seulement « préliminaires« . Pour connaître la note définitive, il faudra attendre les premiers mois de l’année 2022.
Logique. Mais il semble déjà acquis que la dernière version du budget des Jeux, présentée plusieurs mois avant la décision des organisateurs d’imposer le huis clos aux Jeux olympiques puis paralympiques, ne sera plus valable. Elle prévoyait en effet des recettes de billetterie supérieures à 800 millions de dollars. Elle seront finalement nulles, les organisateurs japonais n’ayant pas vendu un seul billet.
Toshiro Muto l’a confirmé : la subvention du CIO ne sera pas revue à la hausse. Le dirigeant général de Tokyo 2020 a suggéré que la soutien financier de l’instance olympique avait déjà été « assez important« , et conforme à l’engagement du CIO précisé dans le contrat de ville-hôte. La contribution venue de Lausanne s’élève à environ 1,3 milliard de dollars.
Bonne nouvelle : les sponsors ont payé. Tous. Toshiro Muto a expliqué que les recettes du programme de marketing national, le plus réussi de l’histoire avec une soixantaine de sponsors et une cagnotte de plus de 3 milliards de dollars, étaient entrées dans les caisses.
Le directeur général de Tokyo 2020 a également confié que le comité d’organisation avait déjà très largement réduit ses effectifs depuis la fin des Jeux paralympiques. Son personnel passera à un millier de salariés à plein temps à partir de la semaine prochaine. Il déménagera de ses locaux actuels, une tour du Harumi Triton Square, dans un bâtiment plus modeste du même complexe de bureaux.
Seiko Hashimoto, la présidente de Tokyo 2020, l’a confié en conférence de presse : « Nous allons étudier en détail nos dépenses, notamment celles liées au report d’un an, aux mesures sanitaires et à la décision de dernière minute de ne pas avoir de spectateurs. Mais je pense qu’il nous faudra prendre nos responsabilités. »
Comment ? Mystère. Mais une chose est sûre : l’inévitable nouveau surcoût des Jeux de Tokyo sera épongé, comme tous les précédents, par les pouvoirs publics.