L’histoire se répète. Alors que les feux des Jeux de Tokyo sont à peine éteints, les organisateurs des Jeux d’hiver de Pékin 2022 (4 au 20 février) ont enfin dévoilé leur plan anti-COVID-19. Dans les grandes lignes, il reprend les principes établis avant eux par les Japonais. Avec une constante : l’absence de spectateurs venus de l’étranger.
A moins de cinq mois de l’ouverture, les agences de voyage officielles des comités nationaux olympiques et paralympiques peuvent se faire une raison : elle ne vendront pas un seul billet pour Pékin 2022. Le CIO l’a annoncé mercredi 29 septembre via un long communiqué : le huis clos ne sera pas imposé aux prochains Jeux d’hiver, du moins pas encore, mais les spectateurs étrangers resteront à quai. Seuls les résidants chinois seront admis sur les sites de compétition.
Pour la deuxième fois consécutive, il sera donc interdit au public venu de l’étranger de se rendre aux Jeux. Même cause, même conséquence. Mais, différence importante, il n’est pas exclu que les spectateurs chinois soient autorisés à assister aux compétitions. Pas exclu, mais tout à fait certain non plus. Dans sa communication, le CIO n’évoque pas le scénario d’un huis clos. Mais les Chinois n’ont toujours pas ouvert la vente des places, preuve qu’ils n’ont pas encore formellement décidé de laisser le public se rendre en masse sur les sites.
Le communiqué du CIO le précise : le playbook des Jeux de Pékin, où seront détaillées les mesures sanitaires prises pour lutter contre la propagation du virus, ne sera pas publié avant la fin du mois d’octobre. Une seconde version sera mise à jour en décembre. Mais les grandes lignes sont désormais connues. Elles ne feront sourire personne au sein du mouvement olympique et paralympique.
La vaccination, d’abord. Elle ne sera pas obligatoire, au moins dans les textes. Dans la pratique, les anti-vaccins peuvent déjà se préparer à vivre le pire. « Les participants aux Jeux qui ne sont pas entièrement vaccinés devront subir une quarantaine de 21 jours à leur arrivée à Pékin« , explique le CIO dans son communiqué.
Précision : il sera possible aux athlètes non vaccinés de demander un exemption de quarantaine, mais seulement pour raison médicale. Leur cas sera examiné.
Les billets, maintenant. Ils seront « vendus exclusivement aux spectateurs résidant en Chine continentale qui respectent les prescriptions du dispositif de protection contre le COVID-19. » Mais le communiqué du CIO reste très vague sur les détails de ce dispositif, tout comme sur les « dispositions relatives à la billetterie« . Ils sont encore « en discussion et en cours d’élaboration », explique l’instance. En clair, tous les scénarios restent possibles, y compris le huis clos partiel ou total.
Comme pour les Jeux de Tokyo, l’interdiction d’entrée sur le territoire s’appliquera également aux invités, aux partenaires et aux autres personnes n’ayant pas un rôle opérationnel. L’instance olympique explique même que sa commission exécutive a pris la décision de supprimer la catégorie « accompagnants » pour toutes les parties prenantes.
Les déplacements, enfin. Sans surprise, la bulle sanitaire restera d’actualité. Elle s’annonce plus opaque encore que celle déployée par les Japonais autour des Jeux de Tokyo.
A compter du 23 janvier 2021, et jusqu’à la fin des Jeux paralympiques, soit le 13 mars 2021, un système de gestion en circuit fermé sera mis en oeuvre pour assurer la sécurité du déroulement des Jeux. Il couvrira tous les domaines liés aux Jeux, notamment les arrivées et les départs, le transport, l’hébergement, la restauration, les compétitions, ainsi que les cérémonies d’ouverture et de clôture. À l’intérieur, les accrédités ne seront autorisés à se déplacer qu’entre les sites liés aux Jeux pour s’entraîner, participer aux compétitions et travailler.
Pour le reste, rien de très nouveau. Les participants aux Jeux de Tokyo auront sans doute l’impression de revivre un feuilleton déjà diffusé. Les médias, notamment, ne pourront loger que dans des hôtels officiels réservés par le comité d’organisation. Les tests de dépistage seront quotidiens. Quant aux applications de traçage, il faudra attendre la publication du playbook pour en connaître le détail. Mais elles feront à coup sûr, elles aussi, partie de l’habillage olympique.