Incroyables Japonais. Les Jeux de Tokyo laisseront dans la péninsule une ardoise au montant historique, à éponger par les contribuables, mais le pays continue à rêver aux plus grands événements sportifs internationaux.
Le Japon n’en fait pas mystère : il lorgne sur les Jeux d’hiver 2030 à Sapporo. Seiko Hashimoto, la présidente de Tokyo, a même déjà publiquement exprimé son intérêt pour la fonction présidentielle en cas de victoire de la candidature.
A en croire l’agence Kyodo News, le Japon aurait également des vues sur les championnats du monde d’athlétisme. Citant une source « proche du dossier« , l’agence de presse révèle que la Fédération japonaise d’athlétisme a déposé officiellement la candidature de Tokyo pour l’édition 2025 du rendez-vous planétaire estampillé World Athletics. Elle aurait été transmise à l’instance internationale avant la date limite du 1er octobre 2021.
Toujours selon Kyodo News, le dossier prévoit d’organiser les Mondiaux 2025 au stade olympique de Tokyo, construit pour les Jeux olympiques et paralympiques 2020 sur les ruines de l’enceinte ayant servi aux Jeux en 1964.
Au moment de sa construction, il avait envisagé de le transformer en stade de football, en retirant la piste. Mais l’idée aurait été abandonnée. Il devrait rester équipé d’une piste d’athlétisme.
La candidature de Tokyo pour les Mondiaux 2025, portée par la Fédération japonaise d’athlétisme, n’a pas été discutée avec les autorités locales et nationales. En tout cas, pas formellement. Mais elle apparaît déjà comme la favorite.
Kyodo News le rappelle : l’idée d’accueillir les championnats du monde en plein air au stade olympique est venue de Sebastian Coe lui-même. Le président de World Athletics avait confié face aux médias, lors de sa première visite dans le nouveau stade olympique en octobre 2020, qu’il espérait que la capitale japonaise organiserait les Mondiaux dans cette enceinte dans les cinq ans à venir.
Le dirigeant britannique a forcé le trait pendant les Jeux de Tokyo, suggérant une nouvelle fois qu’un équipement de cette qualité devrait recevoir dans un avenir proche l’élite de l’athlétisme.
Reste une inconnue : le budget. Selon les estimations, les Mondiaux 2025 pourraient se chiffrer à 90 millions de dollars (10 milliards de yens). Une telle somme pourrait être délicate à trouver après l’historique surcoût des Jeux de Tokyo 2020.
World Athletics n’a pas révélé le nombre et l’identité des candidatures aux Mondiaux 2025. Mais il semble acquis que le choix sera annoncé en mars 2022.
Au début de son deuxième mandat, Sebastian Coe avait expliqué à plusieurs reprises qu’il souhait voir l’Afrique accueillir pour la première fois en 2025 les championnats du monde en plein air. Le Kenya, l’Afrique du Sud et le Maroc avaient exprimé leur intérêt. Mais la pandémie de COVID-19 a, semble-t-il, reporté au moins d’une édition la volonté du président de World Athletics et les ambitions des pays africains.
Le Japon a déjà organisé à deux reprises les Mondiaux d’athlétisme en plein air, à Tokyo en 1991, puis à Osaka en 2007. La première de ces deux éditions reste l’une des plus réussies et mémorables de l’histoire. Elle avait notamment été marquée par la chute du mythique record du monde du saut en longueur de Bob Beamon (8,90 m aux Jeux de Mexico en 1968), battu par l’Américain Mike Powell au terme d’un concours inoubliable.
Les prochains Mondiaux en plein air se dérouleront à Eugene (Etats-Unis) en 2022. L’édition suivante, en 2023, a été attribuée à Budapest.
A l’image du CIO, World Athletics a abandonné l’ancien mode d’attribution de ses événements majeurs, avec campagne de candidature et vote pour la ville-hôte. Elle lui préfère désormais un processus modernisé, où le choix intervient au terme d’une « phase dialogue« .