Le timing ne doit rien au hasard. A un peu plus d’une semaine de la date symbolique de J – 1000 jours avant l’ouverture des Jeux de Paris 2024, samedi 30 octobre, la Seine-Saint-Denis se met en ordre de bataille. Elle veut rappeler à tous, COJO en tête, le rôle majeur qu’elle entend jouer avant et pendant l’événement olympique et paralympique.
Le département francilien a adopté, jeudi 21 octobre, l’actualisation de son « Plan de mobilisation pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ». Il réaffirme l’engagement de la Seine-Saint-Denis et trace la feuille de route de son action pour les trois ans à venir.
Avec un objectif souligné d’un trait épais : faire en sorte que les Jeux profitent pleinement à la Seine-Saint-Denis et à ses habitants. Le document a été voté en présence de Tony Estanguet, le président du comité d’organisation, venu faire un « point d’étape » devant les élus du département.
Impossible de s’y tromper : la place de la Seine-Saint-Denis a reculé de plusieurs cases entre le dossier de candidature de Paris 2024 et la dernière version du dispositif olympique et paralympique, finalisée l’an passée. Le département a perdu la natation course, délocalisée à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, et le volley-ball, longtemps envisagé dans une arena temporaire au Bourget. Il a surtout dû tirer un trait sur la cérémonie d’ouverture, prévue au Stade de France à Saint-Denis, désormais recentrée dans Paris, sur la Seine.
Le coup a été rude. Le COJO l’avait justifié par une volonté de réduction des coûts, et par son désir de « casser les codes ». Rien à redire.
Mais le département, même délesté de plusieurs sites et du prestige de la soirée d’ouverture, veut profiter à fond de l’événement. Son Plan de mobilisation ambitionne d’engager l’ensemble des habitants, des collectivités et des acteurs de la Seine-Saint-Denis. Il propose des actions « concrètes et ambitieuses » jusqu’en 2024, censées irriguer l’ensemble de ses politiques publiques.
Comment ? Par le volontariat, d’abord. Son projet « Toutes et tous volontaires » se donne l’objectif de recruter et former 10.000 bénévoles de Seine-Saint-Denis pour les Jeux. Ils viendront rejoindre le contingent de 45.000 volontaires que le comité d’organisation va recruter à partir du début de l’année 2023. Ambitieux mais réaliste.
Autre piste : la création d’un réseau d’ambassadeurs et d’ambassadrices des Jeux de Paris 2024. La Seine-Saint-Denis accompagne déjà une trentaine de jeunes espoirs dans le cadre de l’opération « Génération 2024 ». Parmi eux, la pongiste Prithika Pavade, licenciée au club de Saint-Denis, benjamine de la délégation française aux Jeux de Tokyo 2020.
Pour les jeunes, le Plan mobilisation propose dispositif dédié, baptisé « 130 pays dans 130 collèges », destiné à développer dans les collèges des actions liées aux Jeux (ateliers, rencontres avec des associations et des sportifs, voyages scolaires, etc…).
Sur le volet paralympique, la Seine-Saint-Denis veut se retrousser les manches pour développer la pratique. Une aide à la licence sera offerte aux collégiens. Cinq écoles multisports adaptées seront créées tous les ans jusqu’en 2024. La lutte contre les discriminations sera renforcée. L’égalité femmes-homme dans le sport et l’accès au sport pour toutes et tous seront élevés au rang de priorités.
Enfin, le département accompagnera ses TPE-PME et entreprises de l’ESS vers les très nombreux marchés ouverts par le COJO Paris 2024 et la SOLIDEO. Il orientera les demandeurs d’emplois vers les dizaines de milliers de jobs proposés par les Jeux grâce à un partenariat avec l’Etat et Pôle Emploi.
« Au-delà des grandes transformations et des grands équipements, les Jeux devront marquer un tournant en matière d’emploi, d’insertion, d’inclusion ou encore de développement de la pratique sportive et culturelle pour toutes et tous », martèle Stéphane Troussel, le président du département de la Seine-Saint-Denis. A moins de trois ans de l’ouverture, le temps presse.