Cinq mois seulement séparent la fin des Jeux paralympiques de Tokyo, dimanche 5 septembre 2021, et le début des Jeux d’hiver de Pékin, vendredi 4 février 2022. Cent cinquante jours. Trois fois rien. A l’évidence, trop peu pour changer même d’un iota le contexte sanitaire.
Le CIO, l’IPC et le comité d’organisation des Jeux de Pékin 2022 ont publié, lundi 25 octobre, la première version des playbooks détaillant les mesures anti-COVID-19 prévues lors du prochain rendez-vous olympique et paralympique. Elle ressemble comme une soeur à l’édition marquée du logo des Jeux de Tokyo 2020. Mêmes contraintes pour les accrédités, invités à vivre l’expérience olympique dans une bulle étanche et coupée du monde.
Han Zirong, la vice-présidente et secrétaire générale du comité d’organisation des Jeux de Pékin 2022, le résume dans un communiqué publié par le CIO : « Nous avons placé la priorité absolue sur la sécurité et la protection de la santé de tous les participants aux Jeux, notamment des athlètes, ainsi que de la population chinoise. Nous nous sommes inspirés de l’expérience d’autres événements sportifs internationaux et de la politique anti-COVID-19 actuellement en vigueur en Chine. Nous travaillerons avec toutes les parties prenantes à la mise en application des playbooks et, ensemble, nous offrirons au monde des Jeux simplifiés, sûrs et splendides. »
Cool. Mais, dans les faits, les Jeux de Pékin 2022 s’annoncent au moins aussi stricts que la version estivale proposée par les Japonais de Tokyo 2020. Les playbooks s’appuient sur cinq piliers. Ils ne laissent aucune place à l’improvisation.
La vaccination. Elle n’est pas obligatoire. Au moins dans les textes. Dans la pratique, les participants non vaccinés devront se préparer à un isolement de 21 jours à leur arrivée en Chine. Pour les autres, « entièrement vaccinés au moins 14 jours avant le départ pour la Chine« , aucune quarantaine ne sera exigée. Le playbook le précise : « Pour les athlètes et les officiels d’équipe, des exceptions pourront être accordées au cas par cas, sur justification médicale. » Au moins deux pays, les Etats-Unis et le Canada, ont déjà pris les devants en décidant que la vaccination serait obligatoire pour faire partie de la délégation.
La vie aux Jeux. Elle s’annonce encore plus surveillée qu’aux Jeux de Tokyo 2020. « Un système spécial a été défini pour assurer la sécurité des participants aux Jeux et de la population chinoise en réduisant les interactions inutiles« , explique le CIO. En clair, toutes les personnes accréditées vivront en circuit fermé pendant leur séjour en Chine. Elles ne seront pas autorisées à sortir de la bulle, c’est à dire à se mêler à la population. Aux Jeux de Tokyo, les médias étaient libres de leurs mouvements une fois passé le cap des 14 jours depuis leur entrée au Japon. Ils pouvaient notamment emprunter les transports en commun.
Le port du masque. Il sera obligatoire en toutes circonstances. Les organisateurs chinois recommandent également « d’éviter les espaces clos, les endroits bondés et les lieux où les contacts sont étroits. » Les tests anti-COVID-19 seront quotidiens, tout au long du séjour en Chine. Rien de nouveau sous le soleil.
Le traçage. Les détails n’en sont pas encore dévoilés, mais le CIO prévient : « Des protocoles stricts seront en place pour identifier au plus vite les porteurs du virus au moyen de tests de dépistage ; pour savoir à qui la maladie a pu être transmise par le traçage des contacts ; et pour avoir recours à l’isolement et la quarantaine pour stopper la propagation du virus. » Là non plus, rien de très nouveau. Les Japonais de Tokyo ont montré l’exemple en imposant aux accrédités des applications de traçage à télécharger sur les smartphones. Mais leur installation s’est révélée tellement complexe que nombreux, parmi les médias notamment, n’ont jamais pu boucler le processus.
Les agents de liaison COVID-19. Invention japonaise pour Tokyo 2020, les désormais fameux CLO restent d’actualité. Le communiqué du CIO insiste : « Chaque organisation participant aux Jeux sera bientôt invitée à désigner un ou plusieurs agents de liaison COVID-19. Ils prêteront assistance aux participants aux Jeux et s’assureront qu’ils comprennent le contenu des playbooks et l’importance de s’y conformer. »
Reste une question : le voyage. Les organisateurs chinois ont annoncé, lundi 25 octobre, qu’ils encourageaient les compagnies aériennes à transporter les délégations sur des vols charters, sans autres passagers que les participants aux Jeux d’hiver. Les Américains, notamment, s’y préparent. Mais la tâche s’annonce plus complexe pour les pays où la délégation comptera seulement quelques poignées de représentants.
Cette première mouture des playbooks a été éditée en deux versions. La première concerne les athlètes et les entraîneurs, la seconde est destinée à tous les autres accrédités (médias, volontaires, sponsors, fédérations internationales…).
Une deuxième version, annoncée plus détaillée et spécifique, devrait être publiée avant la fin de l’année.