Le décor change, mais les positions restent. Elle ne bougent pas, ou très peu. A 100 jours de l’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin 2022 (4 au 20 février), l’institut américain Gracenote a dévoilé la dernière version de son tableau virtuel des médailles. Quatre ans après les Jeux de PyeongChang 2018, il est toujours dominé par le même pays : la Norvège.
Etabli à partir des résultats les plus récents des principaux rendez-vous du calendrier international (championnats mondiaux et continentaux, Coupes du Monde), le classement de Gracenote est devenu une institution dans le mouvement olympique. Il ne tombe jamais parfaitement juste, mais se trompe rarement de beaucoup.
Sa dernière cuvée estampillée Pékin 2022 place la Norvège, 5,4 millions d’habitants au dernier décompte, en tête du classement des médailles. A PyeongChang 2018, les Scandinaves avaient devancé la concurrence, avec 39 médailles, nouveau record national. Pour Pékin 2022, Gracenote leur en promet cinq supplémentaires. Surtout, la Norvège devrait encore hausser son taux de réussite, avec le total ébouriffant de 22 médailles d’or, soit la moitié de ses places sur le podium. Elle en avait remporté 14 aux Jeux de PyeongChang.
Derrière, un intrus. La Russie. Le pays est suspendu du mouvement olympique jusqu’en décembre 2022. Aux Jeux de Pékin, ses athlètes défileront sous bannière neutre. La délégation portera, comme l’été dernier aux Jeux de Tokyo, le nom et les couleurs du Comité olympique de Russie (ROC). Mais ces nuances vestimentaires n’empêcheront pas ses athlètes de se hisser, selon les prévisions de Gracenote, à la deuxième place du classement des médailles. Trente-huit médailles, dont 14 en or. Un carton. Ils avaient décroché seulement deux titres aux Jeux de PyeongChang 2018, une édition olympique où ils concouraient sous le nom des Athlètes olympiques de la Russie. Selon Stanislav Pozdnyakov, le président du Comité olympique russe, la délégation du ROC devrait compter 216 athlètes aux Jeux de Pékin 2022.
Avec la troisième place de l’Allemagne (31 médailles), Gracenote anticipe un podium exclusivement européen. Peu fréquent, même aux Jeux d’hiver.
Les États-Unis et le Canada s’étaient livrés une solide bataille aux Jeux de PyeongChang 2018 pour la suprématie nord-américaine. Le Canada l’avait emporté. Mais les Jeux de Pékin devraient inverser le cours du balancier, avec une quatrième place pour les Etats-Unis et une septième pour le Canada. Précision historique : le Canada n’a jamais dépassé la Team USA au tableau des médailles lors de deux Jeux olympiques d’hiver consécutifs.
Son armada de patineurs de vitesse grande piste devrait, une nouvelle fois, offrir aux Pays-Bas une moisson de médailles d’or. Gracenote leur en attribue virtuellement 12, pour un total de 21 places sur le podium. Assez pour figurer dans le top 5 pour la troisième fois consécutive aux Jeux d’hiver.
Avec 18 médailles, la France intégrerait le top 10 olympique (9ème), mais avec seulement quatre médailles d’or, elle resterait à bonne distance des grandes puissances mondiales des sports d’hiver.
La Chine ? Mystère. Gracenote lui prédit seulement 6 médailles, dont 4 en or. Le pays-hôte devrait avoir toutes les peines du monde à se hisser dans le top 10. Mais l’institut américain le précise : la pandémie mondiale de COVID-19 a contraint de nombreux athlètes asiatiques à renoncer à participer aux événements majeurs du calendrier international, entre les Jeux d’hiver de PyeongChang 2018 et ceux de Pékin 2022. Les données manquent donc pour positionner le Japon, la Corée du Sud et la Chine, notamment, sur l’échiquier mondial. Résultat : les performances annoncées de ces pays, la Chine en tête, pourraient bien être assez sous-estimées.