L’histoire se répète. Elle ne présage rien de bon. A quelques heures d’intervalle, lundi 29 novembre, deux rendez-vous du calendrier sportif international ont été rayés de la carte. Annulés, l’un comme l’autre. Un scénario qui rappelle les souvenirs sombres de la première vague de la pandémie de COVID-19, en début d’année 2020.
La Fédération internationale du sport universitaire (FISU) a ouvert la série, en début de soirée, en annonçant via un communiqué l’annulation de l’Universiade d’hiver. Elle devait se dérouler du 11 au 21 décembre 2021 à Lucerne, en Suisse. Initialement prévue en début d’année, elle avait déjà été reportée une première fois.
Deux heures plus tard, la Fédération internationale de squash (World Squash) a enfoncé le clou en annonçant l’annulation des championnats du monde masculins. Ils devaient se tenir du 7 au 12 décembre à Kuala Lumpur, en Malaisie. A l’image de l’Universiade d’hiver, il n’est pas question d’un report. La compétition n’aura pas lieu.
Dans les deux cas, une même raison : le variant Omicron. World Squash explique que son émergence, et les restrictions de voyage et de visas imposées dans un nombre grandissant de pays, empêcheraient une participation de toutes les nations aux Mondiaux masculins. L’instance internationale justifie également sa décision par un problème plus politique : le refus de visas aux joueurs israéliens par les autorités malaises. Israël et la Malaisie n’ont aucune relations diplomatiques. Les Israéliens sont interdits d’entrée dans le pays.
La FISU, de son côté, explique que « des restrictions sur les arrivées internationales ont été annoncées par les autorités suisses à l’égard d’un certain nombre de pays où le variant Omicron du COVID-19 a été identifié. De nombreuses autres restrictions sont attendues dans les prochains jours. Des restrictions similaires sont également annoncées par les autorités nationales d’autres pays, et le premier cas impliquant le variant Omicron a déjà été identifié en Suisse. »
Leonz Eder, le président par intérim de la FISU, le reconnaît : « Cette décision a été prise avec un cœur très lourd. Mais les nouvelles restrictions de voyage signifient que l’organisation de l’événement est désormais impossible. »
La FISU le précise : le gouvernement fédéral suisse a adopté des restrictions sur les voyages à l’étranger pour un grand nombre de pays, placés sur une liste de quarantaine. Ces mesures ont déjà été appliquées dans le cas des délégations devant participer à l’Universiade d’hiver. Un certain nombre de délégations auraient dû subir une quarantaine de 10 jours. Elle n’aurait pas été terminée avant le début des premières compétitions.
Les restrictions de voyage à venir auraient également eu un impact sur le personnel requis pour certains aspects de l’événement, dont le chronométrage, l’arbitrage ou la production TV.
« La tenue de l’événement en décembre était déjà un plan B, a expliqué Eric Saintrond, le directeur exécutif et secrétaire général de la FISU. Un nouveau report n’était donc pas une option. »
Question : quels seront les prochains ? Quelles autres instances prendront la suite en annonçant à leur tour des annulations ou des reports ? Les réponses ne devraient pas tarder à arriver. Les raisons avancées par World Squash et par la FISU – quarantaine, restrictions de voyage et de visas, fermetures des frontières – ne concernent pas seulement la Malaisie et la Suisse. La Japon a déjà annoncé avoir fermé ses frontières aux visiteurs non japonais. Les autres pays suivront.
Le calendrier sportif international, bousculé depuis près de deux ans jusqu’à en perdre tout équilibre, risque de connaître une nouvelle vague de reports et d’annulations.
Les Jeux d’hiver de Pékin pourront-ils être maintenus ? A ce stade de la préparation, à moins de 70 jours de l’ouverture (J – 66 ce mardi 30 novembre), le doute existe.
Les organisateurs chinois n’ont toujours pas précisé les mesures sanitaires qui seront imposées aux accrédités, sinon l’obligation d’être vaccinés, sous peine de devoir subir un isolement de 21 jours, et la mise en place d’une bulle hermétique. Ils n’ont pas non plus annoncé officiellement si les compétitions se dérouleraient en présence de spectateurs.
Une chose est sûre : l’émergence du variant Omicron ajoute à la confusion. Elle risque de perturber les saisons des sports d’hiver, déjà débutées dans un grand nombre de disciplines, avec des compétitions à venir décisives pour les qualifications et les sélections olympiques. Les Jeux d’hiver de Pékin 2022 ont beau se rapprocher à grands pas, ils semblent encore très loins.