Les jeux sont faits. Une année après avoir établi le premier classement des francophones les plus influents de l’année dans le mouvement olympique, FrancsJeux décerne ses trophées pour l’année 2021. Avec l’ambition de distinguer les hommes, les femmes et les institutions, mais aussi les réussites et les initiatives, les plus remarquables et remarqués au cours des douze derniers mois.
Neuf catégories ont été définies. Pour chacune, nous avons proposé cinq nominés. Un jury international de vingt personnes, composé de journalistes et personnalités qualifiées (voir ci-dessous), a été réuni pour sélectionner le vainqueur de chacune des catégories. Il était demandé à ses membres de désigner un lauréat par catégorie.
Les résultats sont aujourd’hui connus. En voici le détail, avec pour chacun des vainqueurs le pourcentage des voix à l’issue du scrutin. Un traitement particulier sera dédié à chaque lauréat au cours des prochains jours.
Le dirigeant de l’année : Tony Estanguet (42 %)
Le président du COJO Paris 2024 a obtenu près de la moitié des voix. Le jury a reconnu sa capacité à tenir les engagements du comité de candidature, en termes de maitrise budgétaire, de durabilité et d’innovation, malgré les remous de la crise sanitaire. Le Français a devancé nettement les quatre autres nominés : l’Australien John Coates, qui a porté jusqu’à la victoire le dossier de Brisbane 2032 ; la Zimbabwéenne Kirsty Coventry, restée au CIO comme membre individuelle après en avoir présidé la commission des athlètes, placée à la tête de la commission de coordination des Jeux de Brisbane 2032 ; l’Italien Ivo Ferriani, élu à la présidence de GAISF et de SportAccord ; Nicole Hoevertsz, l’ex nageuse d’Aruba, élue cette année à la vice-présidence du CIO.
La femme de l’année : Seiko Hashimoto et Brigitte Henriques (42 %)
Non pas une seule, mais deux femmes de l’année pour ce premier palmarès de FrancsJeux. La présidente du comité d’organisation des Jeux de Tokyo et la présidente du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) se partagent la palme. Chacune à sa manière, elles ont marqué l’histoire. Seiko Hashomito en pilotant les premiers Jeux d’été de l’histoire organisés après un report d’une année, sans public, en pleine crise sanitaire. Brigitte Henriques en devenant la première femme de l’histoire à présider le CNOSF. Les autres nominées étaient la Mexicaine María José Alcalá, première présidente du comité national olympique ; l’Israélienne Yael Arad, première présidente du comité national olympique, après avoir été la première médaillée olympique d’Israël ; la Suédoise Petra Sörling, élue à la présidence de l’ITTF (Fédération internationale de tennis de table), première dirigeante à présider l’instance depuis sa création.
Le nouveau venu de l’année : Luc Tardif (37%)
Le dirigeant français d’origine canadienne a surpris tout le monde en remportant l’élection à la présidence de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), au terme d’un scrutin où il n’était pas donné favori. Il succède au Suisse René Fasel. Les autres nominés de la catégorie étaient le Suédois Johan Eliasch, nouveau président de la FIS (Fédération internationale de ski) ; le Sud-Africain Patrice Motsepe, élu à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF) ; la Suédoise Petra Sörling ; la Finlandaise Emma Terho, nouvelle présidente de la commission des athlètes du CIO.
La bonne idée du CIO de l’année : la nouvelle devise olympique (42 %)
Le CIO a profité des Jeux de Tokyo pour ajouter un mot, pas n’importe lequel, à sa devise plus que centenaire. La nouvelle version – Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble – se veut plus en phase avec son temps. Les autres nominées étaient : l’attribution à Brisbane des Jeux d’été en 2032 onze ans avant l’échéance ; la suspension de la Corée du Nord des Jeux de Pékin 2022 pour avoir boycotté ceux de Tokyo 2020 ; les Virtual Olympic Series ; le lancement de la première plateforme de vente en ligne des produits dérivés des Jeux de Paris 2024, Milan-Cortina 2026 et Los Angeles 2028.
La performance de l’année : Le comité d’organisation des Jeux de Tokyo (58 %)
La performance sanitaire des organisateurs japonais – plus de 670.000 tests anti-COVID effectués parmi les accrédités entre le 1er juillet le lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux de Tokyo – a obtenu le meilleur score toutes catégories confondues. La concurrence était pourtant solide, avec le résultat collectif de l’équipe olympique japonaise – 58 médailles (dont 27 en or) aux Jeux de Tokyo, sans un seul supporteur dans les tribunes ; le COJO Paris 2024 et son budget maitrisé (3,9 milliards d’euros contre 3,8 milliards à la création du COJO) ; Thomas Bach pour sa réélection pour un seconde mandat de 4 ans avec 93 voix pour (une seule contre) ; le comité d’organisation des Jeux de Los Angeles 2028 déjà accompagné de cinq sponsors nationaux, dont trois partenaires premium (Deloitte, Delta, Comcast), à sept ans de l’événement.
L’idée/initiative du COJO Paris 2024 de l’année : la cérémonie d’ouverture hors du stade (42%)
Première cérémonie d’ouverture hors du stade, sur la Seine, l’idée du COJO Paris 2024 a séduit le jury. Au moment du vote, les organisateurs parisiens n’en avaient pourtant pas encore présenté les images et les détails. Les autres nominés : la tournée nationale des drapeaux olympiques et paralympiques ; la course à handicap contre Eliud Kipchoge pour gagner des dossards pour le Marathon pour Tous ; la stratégie climat (ambition de réduire de moitié les émissions de CO2) ; la cérémonie de passation des drapeaux entre Tokyo et Paris organisée au Trocadéro.
La personnalité du mouvement sportif qui aurait dû entrer au CIO en 2021 : Seiko Hashimoto et David Lappartient (32 %)
Deuxième égalité du palmarès. Avec, dans les deux cas, la Japonaise Seiko Hashimoto. Précision : le vote du jury s’est déroulé avant la décision de la commission exécutive du CIO de proposer le Français David Lappartient comme membre du CIO lors de la prochaine session. Les jurés ont eu le nez creux. Les autres nominés étaient le Britannique Bill Beaumont, président de World Rugby ; le Canadien Richard McLaren, juriste et consultant de fédérations internationales (boxe, haltérophilie), l’Américain Casey Wassermann, président de LA 2028.
La meilleure idée/initiative/action de l’année d’une fédération internationale : la FIBA (42 %)
Belle performance de la Fédération internationale de basket-ball (FIBA), désignée par les membres du jury de FrancsJeux pour les débuts réussis du basket 3×3 aux Jeux de Tokyo et la création (avec la NBA) de la Basketball Africa League. Elle a été préférée aux autres instances nominées : la Fédération internationale d’haltérophilie (IWF), pour avoir validé la qualification de la Néo-Zélandaise Laurel Hubbard aux Jeux de Tokyo, première athlète transgenre de l’histoire dans une épreuve olympique ; l’Union cycliste internationale (UCI), pour avoir attribué les Mondiaux sur route 2025 à un pays africain, le Rwanda, pour la première fois de l’histoire ; World Athletics, pour sa décision de maintenir pour une septième année la suspension de la Fédération russe d’athlétisme ; la FIFA, pour avoir organisé l’évacuation de plus de 160 membres de la communauté du football en Afghanistan après la prise de Kaboul par les Talibans.
Le faux-pas de l’année : la Super Ligue européenne de football (37 %)
Pas de surprise dans cette catégorie. Le projet d’une ligue fermée réunissant les plus grands clubs de football européens a fait un flop, mais un carton auprès des membres du jury. Les autres nominés : la Corée du Nord, absente des Jeux de Tokyo pour raison sanitaire ; Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah, condamné par la justice suisse et contraint de renoncer à toutes ses fonctions dans le mouvement olympique ; Yoshiro Mori, l’ex président du comité d’organisation des Jeux de Tokyo, poussé vers la sortie après ses propos sexistes ; le projet de la FIFA d’une Coupe de Monde de football tous les deux ans.
Le jury du palmarès de FrancsJeux de l’année 2021