Solide année pour le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024. Le report d’une année des Jeux de Tokyo 2020 a raccourci de douze mois la durée de son olympiade, la réduisant à un peu plus d’un millier de jours, mais cette historique décision n’a pas réellement ralenti son allure.
En 2021, le COJO Paris 2024 a reçu à Tokyo, des mains de Thomas Bach puis d’Andrew Parsons, les drapeaux olympique et paralympique. Avant de les embarquer dans une longue tournée de présentation, en métropole mais aussi outre-mer (Tahiti). Il a très officiellement affiché sa stratégie climat, toute entière dirigée vers l’ambition de réduire de moitié les émissions de CO2. Il a lancé la commercialisation de ses premiers produits dérivés, avec la frappe des pièces olympiques et paralympiques par la Monnaie de Paris. Il a invité le Kenyan Eliud Kipchoge à un 5 km avec handicap, sur le macadam de la capitale, pour faire gagner des dossards pour le Marathon pour Tous des Jeux de Paris 2024.
En 2021, le COJO a également quitté ses bureaux parisiens pour s’installer dans son nouveau siège, l’immeuble Pulse à Saint-Denis. Il a dévoilé les grandes lignes et les chiffres de son programme des volontaires, organisé son deuxième forum « Terre de Jeux », finalisé son catalogue des Centres de préparation aux Jeux (CPJ). Au cours des douze derniers mois, les organisateurs parisiens se sont aussi rapprochés de leur objectif d’atteindre en fin d’année les deux tiers de leurs recettes en marketing, avec l’arrivée d’une nouvelle volée de partenaires (Sanofi, Accor, Sodexho…).
Surtout, Paris 2024 a bouclé son année en officialisant, à l’occasion du conseil d’administration du lundi 13 décembre, la décision d’organiser la cérémonie d’ouverture hors du stade, sur la Seine, au coeur de la capitale. L’initiative de Tony Estanguet et de son équipe a été désignée par le jury de FrancsJeux comme la meilleure idée de l’année du COJO Paris 2024. Elle a recueilli 42 % des suffrages.
Précision : les 19 membres du jury, un panel d’experts et de journalistes issus de plus d’une demi-douzaine de pays et de trois continents, n’avaient pas eu connaissance des détails et des premières images du projet au moment du vote.
Evoquée dès l’année 2019, puis « officialisée » pendant les Jeux de Tokyo par Emmanuel Macron à l’occasion d’un entretien à l’Equipe, le projet d’une cérémonie d’ouverture en plein Paris, accessible au plus grand nombre, s’est révélé d’une immense complexité à concrétiser. Pas moins d’une cinquantaine de réunions avec les acteurs concernés, dont la Mairie de Paris, l’Etat et la Préfecture de Police, ont été nécessaires pour « aligner » tout le monde derrière le projet.
Tout a commencé au début de l’année 2019, avec les premières esquisses de la soirée, couchées sur le papier par l’équipe de Thierry Reboul, le directeur exécutif Marque, Événements et Cérémonies du COJO. Tout a été étudié, analysé et chiffré. En 2021, l’idée a été présentée aux autres parties prenantes. Les premières réunions ont été tendues, les uns et les autres s’opposant sur la faisabilité d’une telle idée, notamment en termes de sécurité. Un accord a finalement été trouvé au cours du dernier automne.
A moins de 1.000 jours de l’ouverture, les grandes lignes et les chiffres sont aujourd’hui connus. Vendredi 26 juillet 2024, les athlètes défileront sur la Seine sur plus de 160 bateaux, d’est en ouest, sur un trajet de 6 km entre le pont d’Austerlitz et le pont d’Iéna. Grande nouveauté : le défilé des athlètes ouvrira la cérémonie.
Les spectateurs pourront y assister depuis les quais de la Seine, où seront installées deux zones distinctes : les quais bas, les plus proches du fleuve, réservés aux détenteurs de billets payants ; les quais hauts, un rang au-dessus, accessibles gratuitement. 600.000 personnes seront attendues, soit 10 fois la capacité du Stade de France en configuration cérémonie d’ouverture.
La cérémonie d’ouverture devrait durer 3 heures et demie, dont une heure pour le spectacle artistique et sportif. Elle sera la première de l’histoire hors du stade, sur un fleuve, accessible au grand public. L’idée de l’année.