Le CIO milite pour la parité. L’instance olympique en a même fait l’une de ses priorités. Elle sera atteinte dans moins de 1.000 jours aux Jeux de Paris 2024, les premiers de l’histoire où les deux sexes seront représentés par un nombre égal d’athlètes et de médailles.
Interrogé sur la personnalité du mouvement olympique qui aurait dû entrer au CIO au cours de l’année 2021, le jury du palmarès de FrancsJeux a choisi lui aussi la parité. Ses membres ont désigné Seiko Hashimoto et David Lappartient. Un homme et une femme. Un dirigeant d’une fédération internationale et la présidente de l’événement majeur du calendrier olympique. Un Français et une Japonaise. L’un et l’autre ont obtenu 32 % des suffrages.
Seiko Hashimoto (photo ci-dessous), 57 ans, multiple olympienne en cyclisme sur piste et en patinage de vitesse, a saisi les rênes du comité d’organisation des Jeux de Tokyo après le renoncement forcé de Yoshiro Mori, poussé vers la sortie pour avoir tenu des propos sexistes lors d’une réunion du comité national olympique. Jusque-là ministre olympique au sein du gouvernement japonais, elle a assuré la présidence jusqu’au bout. Seiko Hashimoto a notamment contribué à donner aux femmes une voix plus audible au sein d’une organisation très majoritairement masculine.
David Lappartient (photo ci-dessus), 48 ans, a été réélu en septembre dernier pour un deuxième mandat de quatre ans à la présidence de l’Union cycliste internationale (UCI). Le Français s’était emparé du pouvoir quatre ans plus tôt, devançant le sortant, le Britannique Brian Cookson, au terme d’une campagne très habilement menée. Cette fois, il était sans adversaire. David Lappartient dirigera l’UCI au moins jusqu’en 2025, une année qui verra l’Afrique accueillir pour la première fois les Mondiaux de cyclisme sur route, attribués au Rwanda à l’initiative du dirigeant français.
Pour le jury de FrancsJeux, Seiko Hashimoto et David Lappartient auraient dû entrer au CIO en 2021. Pour le deuxième du binôme, l’entrée dans l’instance olympique est pour très bientôt. Réunie le 9 décembre pour la dernière fois de l’année, la commission exécutive du CIO a annoncé les noms des trois personnalités qui seront proposées pour devenir membres lors de la 139ème session, prévue au début du mois de février en marge des Jeux d’hiver de Pékin : la Slovaque Danka Barteková, passée par la commission des athlètes, mais arrivée en fin de mandait aux Jeux de Tokyo ; l’athlète réfugié Yiech Pur Biel, originaire du Soudan du Sud mais désormais installé aux Etats-Unis ; et David Lappartient. Le Français sera proposé à la session au sein du collège des fédérations internationales, en sa qualité de président de l’UCI.
Le choix de David Lappartient n’a rien d’une surprise. L’UCI a souvent été représentée au CIO par son président en exercice. Surtout, le Français était déjà très impliqué dans l’instance olympique, pour avoir notamment été choisi par Thomas Bach pour piloter le groupe de travail sur les sports électroniques.
Avec l’arrivée quasi certaine de David Lappartient, la France comptera en février prochain trois membres du CIO (Guy Drut et Jean-Christophe Rolland sont déjà dans la place). Elle retrouvera ainsi le même nombre de représentants qu’avant les Jeux de Tokyo, jusqu’à la fin du mandat de Tony Estanguet à la commission des athlètes. Elle pourrait même en ajouter un de plus pendant le prochain rendez-vous olympique en cas d’élection de l’ancien biathlète Martin Fourcade, candidat à la commission des athlètes au titre des sports d’hiver.
Pour Seiko Hashimoto, l’avenir olympique s’annonce plus incertain. Mais la Japonaise semble déterminée à rester dans le mouvement. Elle a publiquement déclaré sa candidature au poste de présidente du comité d »organisation des Jeux d’hiver de Sapporo en 2030, en cas de victoire du dossier porté par la capitale de l’île d’Hokkaido.