Choix difficile. A l’heure du vote, le jury du palmarès de FrancsJeux pour l’année 2021 a dû trancher entre cinq solides nominés dans la catégorie de la meilleure idée, initiative ou réussite d’une fédération internationale.
Cinq nominés, tous issus des sports olympiques d’été : la Fédération internationale de basket-ball (FIBA), pour les débuts réussis du basket 3×3 aux Jeux de Tokyo et la création (avec la NBA) de la Basketball Africa League ; la Fédération internationale d’haltérophilie (IWF), pour avoir validé la qualification de la Néo-Zélandaise Laurel Hubbard aux Jeux de Tokyo, première athlète transgenre de l’histoire dans une épreuve olympique ; l’Union cycliste internationale (UCI), pour avoir attribué les Mondiaux sur route 2025 à un pays africain, le Rwanda, pour la première fois de l’histoire ; World Athletics, pour sa décision de maintenir pour une septième année la suspension de la Fédération russe d’athlétisme ; et enfin la FIFA, pour avoir organisé l’évacuation de plus de 160 membres de la communauté du football en Afghanistan après la prise de Kaboul par les Talibans.
Avec près de la moitié des suffrages (42 %), la FIBA a raflé la mise. Elle le doit à une double performance : un premier tournoi de basket 3×3 salué par tous les observateurs comme l’une des nouveautés les plus prometteuses aux Jeux de Tokyo ; et l’organisation de la première saison de la Ligue africaine de basket-ball (BAL), une compétition de clubs lancée avec le soutien de la FIBA et de la NBA.
Pour les Jeux de Tokyo, l’instance mondiale du basket-ball voyait grand. Le site temporaire du 3×3 pouvait accueillir 7.500 spectateurs. Crise sanitaire oblige, il est resté vide. Mais le secrétaire général de la FIBA, le Grec Andreas Zagklis, l’a rappelé lors d’un récent point presse en mode virtuel : le premier tournoi olympique de la discipline a attiré les grands de ce monde. Le président polonais, Andrezej Duda, a fait une apparition. Emmanuel Macron, le chef de l’Etat français, a assisté à la rencontre féminine entre la France et les Etats-Unis. Il a pu croiser Jill Biden, la First Lady (photo ci-dessus), venue elle aussi encourager ses joueuses. Plus tôt dans la journée, l’ancien joueur chinois Yao Ming avait fait un crochet par le stade de 3×3.
Toujours selon Andreas Zagklis, l’impact médiatique des débuts olympiques du 3×3 a été à la hauteur des attentes de la FIBA. En Russie, où les équipes masculine et féminine ont atteint la finale, battues respectivement par la Lettonie et les Etats-Unis, le match pour la médaille d’or chez les messieurs a réalisé la meilleure audience des Jeux de Tokyo sur la chaine Match TV. En France, le basket 3×3 s’est glissé parmi le top 10 du rendez-vous olympique en termes d’audience.
Annoncée pour 2020, mais repoussée à cause de la pandémie, la première saison de la Ligue africaine de basket-ball (BAL) a dû composer avec les contraintes liées au COVID-19. Elle a été disputée dans une bulle sanitaire à Kigali, la capitale du Rwanda, au printemps dernier. Et réduite à seulement deux semaines.
Mais ce coup d’essai a été jugé concluant. Une seconde édition de la BAL est déjà programmée. Elle se déroulera entre le 5 mars et le 28 mai 2022, avec un début (15 matches) à Dakar, au Sénégal, puis une seconde phase de 15 autres rencontres au Caire, en Egypte, et enfin des playoffs et les finales à Kigali, au Rwanda. Au total, la compétition rassemblera 12 équipes issues de 12 pays africains.
La dernière catégorie du palmarès de FrancsJeux, le faux-pas de l’année, a mis en lumière – avec 37 % des suffrages – le flop le plus magistral enregistré dans le mouvement sportif au cours d’un exercice annuel où ils n’ont pourtant pas manqué. La Super ligue européenne de football, une compétition semi-fermée imaginée par douze des clubs les plus riches du continent (six anglais, trois espagnols et trois italiens), était censée entrer en concurrence avec la Ligue des Champions de l’UEFA. Annoncée le 18 avril, elle a été suspendue trois jours plus tard. Elle méritait bien la palme.